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lundi 10 décembre 2012

VERS LE BIOTYPE HUMAIN - Existence et évolution

COMMUNICATION XII



VERS LE BIOTYPE HUMAIN


(Conditions d'existence et d'évolution)




« Le rayonnement du Soleil apporte énergie à la vie. La gravitation
qu'il exerce sur la planète Terre, et par conséquent le circuit de la Terre autour de l'astre
et sa rotation sur elle-même, créent un ordre cyclique
que le monde vivant incorpore comme ordre organisationnel. »
Edgar Morin


SOMMAIRE de la Communication XII


1 - Les conditions d'existence et d'évolution
 A - Associations co-adaptatives et simultanées (synchrones) 
B - Pression sélective du milieu 
1/ - Les co-adaptations fonctionnelles       2/ - L'ortho-sélectivité naturelle 
C - Les complexes de coordination adaptative 
1/ - Complémentarité adaptative entre fonctions et structures

2/ - Biosphère et chaînes alimentaires 
D - Phylogenèse       E - Seuils ou gradients critiques 
F - Cycles d'alimentation de l'écosystème terrestre 
2 - Bases comportementales du vivant organique 
A - L'orientation préférentielle 
1/- Prévoyance       2/- Compréhension       3/- Invention 
B - La finalité comportementale 
1/- Les motivations       2/ - Les tropismes (accommodations) 
3/ - L'empreinte de naissance 
4/ - Quelques séquences comportementales 
C - La socialisation

3 - Les remaniements chromosomiques 
A – Une histoire de réplication projective 
1/- Les chromosomes       2/- La topographie chromosomique 
3/- La finalité chromosomique 
B - Les remaniements chromosomiques 
C - Le caryotype du biotype humain 
D - Les ramifications caryotypales et leurs variations 
E - Vers l'homme

LIENS
                                                                                                                                 


TRAVAUX DE RECHERCHE INDIVIDUELS OU D'ATELIER


Les Communications XII, XIII et XIV forment un même ensemble thématique : LE BIOTYPE HUMAIN. Leurs dix chapitres s'imbriquent parfaitement. L'ensemble forme une vaste synthèse qui ouvre des horizons nouveaux à la recherche.

Les travaux porteront particulièrement sur les conditions d'existence et d'évolution du biotype humain, sur ses comportements dynamiques motivés, ses fonctions, les effets des multiples champs bioénergétiques, la socialisation, l'individuation, la culture, etc.

Les biologistes et les physiciens étudieront conjointement les effets des champs bioénergétiques sur les gènes et les remaniements chromosomiques et leur influence sur le comportement.

                                                                                                                               


XII - 1 - LES CONDITIONS D'EXISTENCE 

ET D'ÉVOLUTION


Tout est résultat de causes. A tout nœud biotypique, préexiste un donné préalable spécifique. Et le champ est ouvert au devenir porté par la graine. La finalité est en effet portée, agie dans/par les causalités. Le but se confond avec l'origine. Le futur est l'origine, le projet s'actualise dans le présent.
Plusieurs critères à la fois déterminent les conditions d'existence et d'évolution des systèmes biologiques :
- les déterminants biosphériques;
- les critères chromosomiques ou mixiologiques (le génotype)
- les critères biochimiques, physiologiques et métaboliques
- les critères morphologiques (le phénotype)
- les paramètres éthologiques
- les étapes des acquis culturels et technologiques pour l'homme.
L'évolution par étapes successives et simultanées, en parallèle, de systèmes ouverts vers des niveaux de plus haute complexité, est une mise au point de plus en plus précise et efficace des organismes, dans leur complexité et dans l'interdépendance de leurs relations. Elle s'organise sous l'apport permanent d'énergies écologiques, en fonction des changements énergétiques et configurationnels des principaux déterminants. Les cycles écologiques initient et déterminent les cycles métaboliques des vivants au sein d'une biosphère donnée. Ce milieu dynamique en transformation continuelle pose ses conditions inductrices ou réductrices, ainsi que les marges d'autonomie, les seuils biotypiques de pouvoir et de liberté.
C'est à un moment donné de l'évolution du système solaire que la Terre a pu réunir les conditions favorables favorisant certains mariages moléculaires qui sont à la base des organismes vivants. Ces conditions évoluant, les complexes biopolymères s'organisent en homogénats unicellulaires. Les conditions écologiques évoluant encore, les unicellulaires étendent, parallèlement, leur pouvoir, se multiplient par différents procédés, raffermissent leur base, explorent leurs possibilités fonctionnelles et nourritielles. Les unicellulaires satisfaits arrêtent leur progression. Les autres, au contraire, cherchent plus loin, de nouvelles ressources. S'appariant entre eux, les nouvelles structures résultantes exigent la satisfaction de nouveaux besoins nourritiels. Mais, par l'évolution constante des conditions écologiques, ces besoins se trouvent généralement satisfaits, le désir et sa satisfaction se trouvant liés. Le cycle est ainsi bouclé dans une biosphère donnée.
Par leurs multiples échanges, tous les composants de cette biosphère se nourrissent les uns les autres. Les conditions écologiques évoluant constamment, les biotypes suivent constamment cette évolution, s'y adaptant en résonance ou accord parfait ou bien disparaissant. Et cela simultanément pour tous les biotypes interdépendants. Autrement dit, toutes les évolutions biotypiques progressent simultanément en parallèle, en accord avec l'évolution des conditions biosphériques écologiques. Dire que la vie organique apparut dans un milieu hostile est absurde; le milieu porte la vie organique qui le porte. Ils sont inséparables. Et étroitement interdépendants. 

XII - 1 - A - Associations co-adaptatives successives et simultanées (synchrones) 

Donc, à un moment donné de l'évolution de la planète et sous la pression conjuguée de différents déterminants exogènes et endogènes (indissolublement liés), des associations différentielles intracellulaires vont générer des agrégats possédant une organisation ultra-structurale de plus en plus complexe. C'est l'apparition simultanée, en plusieurs endroits, de souches proto-organiques. Ces souches vont porter une postérité chrono-spatiale qui sera diversifiée par d'innombrables lignées - qui garderont entre elles d'importantes affinités.
Les (proto-)micro-organismes ont une activité très développée dans le milieu organique et dans le monde minéral. Dans le monde minéral, ils concentrent des éléments rares, produisent et transportent de l'énergie, agissent sur le potentiel d'oxydo-réduction, séparant les isotopes... Leur action enzymatique sur un substrat rocheux servant d'aliment se fait directement ou indirectement au moyen des substances issues de leur métabolisme, qu'elles sécrètent et qui vont participer aux mécanismes conduisant aux processus biologiques.
Les mycoplasmes sont les plus petites unités vivantes capables de mener une existence relativement autonome, de se développer sur son milieu de culture a-cellulaire (à la différence des virus). Ils sont inactivés par la chaleur...
Ces agrégats micro-organiques sont des idioplasmes (de idios, particulier), plasmas germinatifs fonctionnels. Ils vont croître, se distinguer et se ségréguer, s'isoler au sein de leur milieu, tout en y puisant, par leur respiration pulsante, l'alimentation nécessaire à leur croissance. Cette alimentation gouverne, par la perméabilité sélective de leurs organes de liaison, les fonctions d'échanges métaboliques, la vitesse et le sens des réactions physico-chimique de caractère spécifique. Cette coordination constante entre le milieu nourritiel et l'organisme nourri favorise la naissance de communautés d'agrégats, formant ainsi des oasis de vie organique soutenus par l'instinct de survie.
Ces agrégats bio-plasmiques, établissant entre eux des rapports d'échange de plus en plus précis. Ils forment une pluralité solidaire, vivant en symbiose.
Puis des associations nouvelles vont se former, par la pression de différents déterminants écologiques, au niveau des gènes. Les interactions géniques, par un accroissement de la capacité de liaison et d'organisation par remaniements chromosomiques, déterminent alors une évolution simultanée (en parallèle) de tous les agrégats communautaires concernés, formant ainsi une nouvelle partition.
Le caractère discontinu des processus évolutifs est ainsi souligné. Tous les organismes évoluent en parallèle (en résonance entre eux et avec le milieu) et successivement dans l'espace-temps, convergeant ou divergeant selon leurs voies propres, mais conservant entre eux une co-adaptation fonctionnelle rigoureuse.
A chaque néo-genèse, à chaque stade nouvellement atteint, les organismes se stabilisent. Autrement dit, l'évolution par adaptation successives et simultanées suit une progression géométrique. Un vecteur dynamique initie les mutations, en spirale active, suivies d'un cercle de stabilité, suivi par une entropie dégénérative puis d'une nouvelle mutation. (Cf Communication VII.) Et l'évolution progresse mais sans modification essentielle dans l'étagement des biotypes

XII - 1 - B - Pression sélective du milieu (le lien de la nécessité) 

Tout rayonnement influence directement ou bien indirectement par des effets parasitaires, aléatoires, plus ou moins éloignés, l'organisation génique et chromosomique et déclenche des relations structurelles et fonctionnelles spécifiques de tous les éléments atteints par le balayage. Les tensions constantes, alternatives ou cycliques déterminent ainsi des chaînes de corrélations fonctionnelles au niveau de l'ensemble des éléments constituant la biosphère.
L'énergie de rayonnement pour que s'organise une mutation dépend particulièrement de la durée de vie d'une espèce et de sa complexion. Pour une espèce à brève durée de vie, à cycle de reproduction bref, la pression sélective est et doit être cent à mille fois plus forte que pour une espèce à longue durée de vie, hautement organisée, adaptée et relativement peu nombreuse. Les effets sont différents, funestes pour les uns, bénéfiques et stimulants pour d'autres espèces. 

1)- Les co-adaptations fonctionnelles (synchrones)
L'adaptation est l'autorégulation et l'ajustement de l'activité bio-énergétique métabolique en vue de sauvegarder l'équilibre physiologique et de garder un statu quo dynamique en accord avec le milieu ambiant. Cet ajustement affecte les structures et les distances intramoléculaires, et détermine l'architecture cellulaire fonctionnellement la mieux adaptée aux exigences du milieu.
L'instinct de conservation, générant les fonctions d'adaptation, n'a pas le droit de se tromper. Sinon la désagrégation létale termine la carrière de l'organisme qui n'a pas su ou pu s'adapter.
Les modifications autorégulatrices, réactions-réponses adaptatives, sont modelées suivant les organismes atteints et suivant les aires de balayage et les circonstances bio-sphériques. Les réponses réactionnelles différentielles aux exigences de survie induisent une extrême diversité d'adaptations aux différentes situations et, par conséquent, une multiplicité des formes de transition. (Car, en absolu, toute morphologie est transitoire. Rien n'est fixé définitivement.)
Suivant les déterminants écologiques biogéographiques et suivant les espèces, les co-adaptations sont synchrones. L'adaptation de chaque biotype est :
1/- soit passagère et portant des effets secondaires, comme l’auto-adaptation externe de la peau (callosités, pigmentation, pilosité, développement des muscles...), ou bien interne comme l'action des anticorps et l'immunité acquise contre les récidives;
2/- soit spécifique et concernant tout le mode de vie d'une même espèce et des espèces qui lui sont directement ou indirectement reliées. Adaptation spécifique au milieu géographique (à la nourriture, à l'habitat, au climat), facilitant les fonctions quotidiennes et l'adaptation à la chaîne alimentaire par la régulation des naissances (protection de l'espèce), et par l'organisation des moyens de défenses et de dispositifs appropriés contre les attaques des prédateurs (dont le mimétisme).
Les accommodats génétiques définitifs aux différents taux de pression sélective sont transmis héréditairement. Les accommodats non génétiques et transitoires ne le sont pas.
En cas d'inadaptation partielle, c'est-à-dire en cas d'affinité aléatoire, imprécise, entre l'organisme et les déclencheurs, il résulte un brouillage qui détermine une déformation partielle, momentanée, ou une déformation définitive qui est souvent mutationnelle. En cas d'affinité nulle ou d'inadaptation totale, la distorsion est létale. La fragilité des systèmes biologiques est en fonction de leur complexité. C'est-à-dire que plus les systèmes sont complexes, moins ils sont spécialisés et efficaces. 

2) - L'ortho-sélectivité naturelle
C'est l'élimination de certaines structures organiques inadaptées en fonction de la pression exercée par différents déterminants endogènes et exogènes. L'ortho-sélectivité est orientée chrono-spatialement dans la direction du mouvement évolutif de l'ensemble du système dont la biosphère est partie intégrante. Autrement dit, l'évolution de la biosphère terrestre est fonction de la séquence évolutive de l'ensemble du système solaire...
L'ortho-sélectivité prend deux formes : la sélectivité mutationnelle novatrice (l'adaptation réussie), en fonction des changements brusques ou continus des conditions exogènes; et la sélectivité conservatrice, autorégulation des espèces pour la sauvegarde de leur patrimoine génétique. 

a)- La sélectivité mutationnelle. Suivant les aires balayées cycliquement ou aléatoirement par des agents mutagènes (radiations ionisantes ou substances chimiques), les effets mutationnels seront ponctuels, individuels ou bien collectifs.
Les mutations ponctuelles sont dues particulièrement à des accidents aléatoires, par radiations UV, désintégrations radioactives du P 32, etc. qui altèrent les structures géniques, les échanges et les recombinaisons biochimiques...
Les mutations collectives adviennent en fonction des corrélations cycliques. Les points de virage mutationnels sont simultanés pour différentes espèces interdépendantes. Cependant le succès des mutations dépend des différences d'aptitude à muter. Ainsi par exemple, trouve-t-on, malgré tous les bouleversements du globe terrestre, des équinodermes (oursins, étoiles de mer) qui ne se sont pas modifiés depuis plus de 100 millions d'années, des écureuils depuis 40 millions d'années, des taupes, des hérissons insectivores depuis 20 millions d'années et des éléphants depuis un million d'années. Tandis que d'autres espèces mutent par nécessité, d'autres, par leur parfaite adaptation aux exigences variables du milieu, restent stables.
Sous l'effet de la mutation s'accomplit une modification de la constitution génétique d'une espèce donnée, c'est-à-dire une modification chromosomique dans la structure génique, qui s'exprime par des modifications factorielles somatiques phénotypiques.
La sélectivité ou l’auto-sélectivité par adaptation est une instrumentation biologique qui éprouve la valeur de survie d'une espèce donnée. Les plus adaptés survivent ainsi nécessairement au détriment des moins adaptés.
Et le gagnant n'est pas celui qui seulement survit mais essentiellement celui qui a le plus de descendance pouvant survivre aux pressions de sélection. Les mieux adaptés survivent, surmontent les obstacles et transmettent leurs caractères adaptatifs. Toute déficience in-adaptative entraîne une élimination progressive inexorable. La mortalité des moins aptes est une constante des lois naturelles. 

b) - La sélectivité conservatrice. Au sein d'une même espèce, c'est l'individu le plus sain (le plus rapide) qui est appelé à courir le plus de femelles afin d'améliorer la race par une descendance vigoureuse. Les plus chétifs et les malformés sont irrévocablement écartés. Les individus de force équivalente peuvent entrer en compétition afin de prouver leur valeur. Les plus faibles sont appelés à disparaître par non-adaptation et non résistance aux parasites. La nature est a-morale. Cette sélection élitaire exercée par l'élimination des inadaptés par isolement sexuel garantit la sauvegarde du patrimoine génétique et évite toute dérive génique d'une espèce donnée.
La pression démographique joue également un rôle très important dans le tri des éléments de la population les plus aptes à soutenir les efforts sociaux... Cette sélectivité autorégulatrice se détermine en fonction de la densité de population, du temps, de l'espace disponible et du rapport quantitatif des sexes. 

c)- Les effets constructifs. Toutes les modifications mutationnelles collectives sont radicalement ordonnées. Ce fait est dû principalement à leur caractère global et irréductible. Les changements écologiques impliquent des modifications de besoins, d'actions, d'habitudes et, corrélativement, des formes morphologiques utilitaires adaptées. L'hérédité se chargera de conserver les caractères acquis et de préciser les changements intervenus. Ainsi chaque nouveau-né est-il un mutant, soulignant l'apparition du plus apte. Les caractères mutants sont patents ou bien imperceptibles. Ils portent sur un ou plusieurs caractères. Ils sont ou bien progressifs (avec la transformation adaptative d'un organe - et non la création d'un organe nouveau) ou bien régressifs (avec la disparition d'organes devenus inutiles). L'évolution s'effectuant par bonds successifs, les formes transitionnelles sont imperceptibles.
Une structure génique donnée est capable de répondre à une quantité donnée d'adaptations, suivant les potentialités de l'espèce considérée et suivant les variants du milieu chrono-spatial. Dépassés les seuils, les arrangements géniques se disloquent. La mutabilité donc va s'exprimer par une résistance accrue.
Triés par les sélections, les mutants dominants s'imposent tandis que les mutants récessifs, défavorables à eux-mêmes et à l'espèce (par dérive génétique ou typage aberrant), ne tardent pas à disparaître. Les lois naturelles sont rigoureusement impartiales. 

XII - 1 - C - Les complexes de coordination adaptative 

L'abeille et la fleur, l'homme et sa nourriture se créent mutuellement au sein d'une même et unique biosphère. Leurs relations réciproques impliquent l'interdépendance absolue de tous les organismes constituant cette biosphère. Le témoignage des faits est patent. 

1)- Complémentarité adaptative entre fonctions et structures

a)- Adaptations morpho-physiologiques et éthologiques.
Les relations réciproques entre les fonctions et les structures vont induire des adaptations morpho-physiologiques et éthologiques complémentaires liées soit à l'exploitation de milieux nutritionnels déterminés, soit aux interrelations mutuelles entre individus de même espèce.
Ainsi, dans ce dernier cas, les configurations fonctionnelles s'adaptent-elles de manière complémentaire. Soit un seul état conformationnel pour une fonction déterminée (un œil, un sexe), soit plusieurs états conformationnels pour diverses fonctions (main, pied). A chaque déterminant bioénergétique, s'adapte une conformation rigoureusement adaptée : l'œil pour le rayonnement du spectre visible, l'oreille pour la voix et l'organe sexuel mâle à la mesure de l'organe génital femelle, tous organes co-adaptatifs qui s'imbriquent parfaitement et qui vont conserver entre eux les mêmes relations. Le bec d'un oiseau se modifie et s'adapte aux conditions de recherche de la nourriture. Le mimétisme, dans ses différents types de camouflage, fait épouser à l'insecte les formes et les couleurs du milieu...
Comme les cellules qui se comportent différemment en fonction du milieu environnant, c'est-à-dire que leur comportement varie avec la nature physicochimique du support, les vivants organiques modifient leur comportement et leur structure en fonction de leur environnement.
Par exemple, les poissons et cétacés prennent les formes dynamiques exigées par le milieu marin, les oiseaux adaptent leurs ailes à l'aérodynamisme du vol, les mammifères souterrains une morphologie en forme d'obus. Les animaux vivants dans les déserts sont épineux et dans les régions polaires se couvrent de fourrures blanches... Les animaux des régions froides se défendent contre le froid par un afflux accéléré de sang vers les parties exposées (les pattes) ce qui fait que la température dans ces tissus ne descend jamais au-delà de -10°C, seuil à la limite duquel les tissus gèlent.
Des fleurs du genre Penstemon, normalement fertilisées par les colibris, adaptent leur morphologie en tube afin que la tête des colibris exclusivement pénètre facilement pour atteindre le nectar et déposer le pollen sur le pistil.
Les oiseaux habitant le sous-bois de la forêt équatoriale émettent, pour leur communication, des chants graves et simples (différents des chants des oiseaux de la savane ou d'autres milieux ouverts) et qui pénètrent la végétation dense du sous-bois mieux que les chants aigus, très rapidement victimes de l'absorption par le feuillage. La fréquence de ces chants se situe aux alentours de 1500 Hz, dont la longueur d'onde de 20 cm correspond sensiblement à la taille des feuilles du sous-bois équatorial...
Des insectes s'adaptent en quelques mois aux insecticides artificiels qui n'ont jamais existé dans la biosphère.
Des espèces d'origine totalement différentes peuvent, ainsi, avoir des caractères communs qui proviennent de l'adaptation à un même milieu (écologique); à un même mode de vie (éthologique). 

b)- La finalité adaptative.
La précision du geste est une qualité innée. Il s'agit d'un invariant des fonctions d'alimentation et de reproduction. Ne sont variables que les phases préalables ou subséquentes d'une fonction invariante. L'ensemble de ces phases séquentielles secondaires forment des éléments culturels.
Sans toile parfaite, comment y aurait-il eu une araignée ? Sans ce piège soyeux, comment aurait-elle pu survivre ? Sans cette capacité inhérente de produire la soie, de déployer une construction mécanique élastique qui répond à une multitude de besoins, une toile dont la structure nécessite une grande ingéniosité et une haute intelligence artisanale, comment une araignée tisseuse aurait-elle pu survivre? Toute erreur dans la programmation constructionnelle, toute phase intermédiaire, aurait été, par conséquent, fatale. L'évolution par essais et erreurs entraînerait fatalement la mort. C'est que l'adaptation des structures aux fonctions est immédiate. C'est tout immédiatement ou rien. Autrement dit, la capacité de tissage est innée, afin de répondre à un besoin spécifique préétabli. Le dessein, le plan, sont préalables. Une structure ne se développe qu'en vue d'une fonction définie. Seuls les paramètres secondaires d'endurance et de performance se développeront suivant les impératifs de nourrissage.
Ainsi donc, un biotype est-il organisé et équipé pour certains travaux définis assurant son nourrissage et sa conservation. Une fonction prédétermine une structure, un organe. Toute espèce, à base des lignées phylétiques, se trouve douée de structures organiques définies en fonction de leur finalité. Ces espèces ayant donc déjà tous les organes nécessaires à leur existence, vont se satisfaire de leurs structures morphologiques et continuer à se répliquer identiques à elles-mêmes. C'est particulièrement le fait des micro-organismes. Pourquoi changer s'il n'y a pas un besoin urgent de changer, de s'adapter morphologiquement à un nouveau milieu, notamment au moment de la colonisation de territoires nourritiels différents ?
Les espèces plus complexes, après une période de croissance, d'assurance, de stabilité et d'amélioration, vont suivre la voie entropique de la distribution uniforme, de la désorganisation progressive, de la dégradation de l'ordre naturel. L'entropie mesure le désordre final, la structure dissipative. L'entropie maximale est létale. Cette voie dévolutive annonce une mutation. La tendance générale des espèces complexes va donc dans le sens de la dégénérescence, la détérioration progressive de ce qui existe déjà, tout en développant les possibilités d'un renouveau plus adapté. 

Toute mutation est franchissement de seuils. A partir de la voie entropique, se dégage, en fonction des nécessités du milieu, des voies mutationnelles qui, à partir des gênes, créent des variétés et des races améliorées ou différentes. A partir d'une même racine, se développent un nombre de variétés biotypiques sans cesse accru, dont les caractéristiques se transmettront par hérédité, en cas de mutation réussie. Car seules les mutations réussies peuvent assurer la transmissibilité, les autres étant, par leur stérilité même ou par les malformations qu'elles provoquent, un handicap à la reproduction.

Les besoins, les habitudes et les nécessités adaptatives vont, par suite, amener le renforcement d'une structure spécifique - sa conformation - puis, en cas de non-utilisation après entropie, son affaiblissement et sa disparition. En effet, les organes croissent et s'affermissent par leur usage fréquent. Tout organe employé et exercé fréquemment augmente ses facultés au lieu de s'user. Le non-emploi entropique, au contraire, l'atrophie. L'hypertrophie est l'élimination d'un organe devenu inutile. Les organes vestigiels le prouvent. L'hypertélie est une malformation. C'est le développement démesuré d'un organe au-delà des limites de l'utile. Mais il n'y a pas, dans un organisme, d'organes superflus, sans buts fonctionnels... 

2)- La biosphère (le domaine d'existence) et les chaînes alimentaires 

La biosphère est le mince voile qui renferme la vie organique. Elle va de quelques centaines de mètres de fonds sous-marins, à quelques 3000 mètres des massifs montagneux. Elle groupe différents biomes, zones climatiques typiques, possédant chacune ses espèces propres de biotypes.
Les différents types de rapports associatifs par inter-relations et inter-attractions mutuelles vont favoriser le groupage de différents biotypes compatibles entre eux. Ces biotypes vont se regrouper sur des aires déterminées (les biomes), facilitant les impératifs de nourrissage. Les complexes de co-adaptation fonctionnelle s'installent alors dans un stade d'équilibre, formant les éléments de la chaîne alimentaire. La maintenance des cycles est soutenue par l'effet de mémoire. Les courants d'échanges, d'absorption, d'adsorption et de désorption et la nature des énergies de liaison sont ainsi enregistrés et transmis héréditairement, par voie génique qui conserve l'empreinte de toute relation bioénergétique.
Les caractères coopératifs adaptatifs définissent un ordre à courte et à longue distance, impliquant des espaces topologiques différentiels. Les habitats, espaces limités au sein d'un biome où vivent des communautés biotypiques végétales et animales, et les niches écologiques, endroits d'élection au sein de l'habitat et leur dispersion variable, sont liés à la spécialisation des espèces, liée elle-même à la chaîne alimentaire du lieu et à ses implications complexes. Autrement dit, sans herbe, pas d'herbivores et sans herbivores pas de carnivores...
Les végétaux sont les premiers maillons des faisceaux de chaînes alimentaires. Celles-ci gardent, entre elles, un équilibre naturel constant, en fonction de la température, de l'humidité, de l'éclairement, de la nature du sol, etc. Tout est transformations bioénergétiques spécifiques. Et ce, suivant un dessein utilitaire marqué principalement par la symbiose, ou la coopération entre espèces différentes qui se prêtent un mutuel appui (non gratuit).
Les plantes à fleurs et les abeilles ne s'expliquent pas les unes sans les autres. C'est que les adaptations évolutives sont interdépendantes. A chaque étape, une adaptation nouvelle, complète, parfaite, s'organise, allant d'une complexité à une simplicité relative dans les interrelations, d'une polyfonctionnalité à une spécification plus précise, dès que la sûreté des choix nourritiels est définitivement prouvée. Ainsi, chaque espèce, végétale ou animale, met-elle au point progressivement un système de plus en plus efficace, en vue de mieux attirer le complémentaire nourritiel, fécondant, et en parfait accord avec ses réactions. Car ce complémentaire va développer, de son côté, son système de repérage... Les fleurs ne se seraient pas développées, d'abord s'il n'y avait pas d'abeilles, puis si les deux ne s'entre-nourrissaient pas. On n'évolue pas sans besoins à satisfaire.
Le commensalisme est une forme légèrement dégradée de la symbiose. Les commensaux tirent profit l'un de l'autre sans dommages pour l'un ou pour l'autre. Quant au parasitisme, il est une forme dégradée du commensalisme. Les parasites vivent aux dépens des autres espèces plus grandes qu'eux, comme les virus, et leur nuisent. Chaque espèce étant la proie de parasites spécifiques.
Comme le plus grand nourrit les plus petits, les plus petits, à leur tour, sont la proie des plus grands (prédateurs). C'est là seulement que s'affirme l'adage : Toute espèce est une proie pour une autre. Ailleurs, il est démenti.
L'indifférence est le fait de l'incompatibilité entre espèces, ou bien de l'évitement naturel dû à des heures d'activités distinctes, même si ces espèces habitent un même habitat. Chauve-souris et hirondelles ne se rencontrent pratiquement jamais bien qu'habitant une même aire.

 XII - 1 - D - Phylogenèse 

Toutes les formes biologiques sont unies par leurs constituants. Elles sont toutes apparentées. C'est à partir d'une seule souche, d'un agrégat cellulaire unique que découle une postérité diversifiée par d'innombrables lignées ou séries évolutives.
Ces lignées buissonnent en gerbe, donnant les multiples espèces biotypiques à partir d'un embranchement principal (un clade du grec klados, branche). Ce clade se divise en classes, ordres, familles, genres et espèces. Les variations sont opérées à partir d'un biotype archétypal.
Une espèce est formée de groupes biotypiques affiliés stables, ayant tous rigoureusement les mêmes caractères phénotypiques généraux, et dont les membres sont liés par leur potentialité à se reproduire entre eux. Autrement dit une espèce est un groupe d'individus inter-féconds (de fait ou partiellement). Ces espèces sont isolées génétiquement, à l'intérieur de barrières reproductives spécifiques, des autres groupes semblables ou différents. Elles groupent les biotypes dont les génotypes voisins forment des phénotypes similaires du point de vue morphologique, physiologique et éthologique. Il existe actuellement sur Terre près de 1.200.000 espèces.
C'est en fonction de l'adaptation de la structure au milieu ambiant, au cadre métabolique, que s'expriment les possibilités multiples des combinaisons sélectives, préférentielles et de leur devenir, ainsi que les ségrégations chrono-spatiales et les voies de dérivation et de diversification.

 Les ségrégations chrono-spatiales:
- Les spéciations biotypiques (ou création d'espèces nouvelles) impliquent des incompatibilités génétiques, car l’inter-fécondité est le principal critère de différenciation spécifique des groupes. Un biotype donné ne s'hybride pas avec d'autres espèces pour des raisons géniques, anatomiques, éthologiques et écologiques. L'hétérogénéité biotypique empêche ainsi l'amixie (la réunion sexuelle stérile).
- Les ségrégations ou l'isolement phylogénétique d'individus appartenant initialement à une même espèce, sont immédiates afin de conserver le typage spécifique de chaque espèce. Cet isolement phylogénétique se caractérise donc par des ségrégations biogéographiques, génétiques et éthologiques.
- L'isolement bio-géographique est soit accidentel, soit imposé par diverses conditions atmosphériques. Dans les aires de distribution, il y a peu d'espèces cosmopolites, chacune se limitant à un seul habitat, à des zones de reproduction définies et à des zones de séjour occasionnel : espaces vectoriels répondant à une fonction adaptative précise des bénéficiaires des pressions sélectives.
- L'isolement génétique. Des espèces apparentées, habitant une même région mais ayant, par exemple, des périodes de rut différents, perdent la possibilité de se croiser en raison de ce décalage entre les stimuli ainsi que d'autres différences géniques, organiques ou fonctionnelles affectant les individus, que s'installe un manque d'appétit sexuel entre deux espèces voisines. Le non-contact fait les uns hermétiques à la compréhension des autres. Les hybridations inter-spécifiques ou liaisons entre apparentés sont relativement rares.
- L'isolement éthologique. Les différents modes de vie avec leurs répercussions influencent, quoique dans une faible mesure, les rapports entre espèces voisines.
- L'isolement d'un individu au sein d'une même espèce, c'est-à-dire la séparation d'un individu de ses congénères, est exigée, pareillement, par des obstacles soit naturels bio-géographiques et génétiques (rejet des mutants régressifs et des ratés morphologiques), soit d'ordre éthologique. Les conséquences de cet isolement s'expriment par des troubles irréversibles dans le comportement sexuel, parental, social. Toute anormalité relevée dans les relations avec les congénères et dans l'accomplissement des fonctions spécifiques, exige un rejet pour la préservation de l'homogénéité groupale.
Les croisements entre races différentes mais provenant d'une même famille, donnent des résultats plus vigoureux qu'entre races parentales. Ce phénomène de vigueur hybride (l'hétérosis) est utilisé en agriculture et en élevage par exemple pour l'amélioration des races laitières... Les greffes sur végétaux ont amélioré les fruits, les céréales, les plants de vigne, etc. comme les greffes en sylviculture. Les hybrides résistent mieux aux modifications climatiques ou écologiques comme à leurs parasites spécifiques.
Enfin signalons qu'on ne rétrograde pas d'une espèce à l'autre.

 XII - 1 - E - Seuils ou gradients critiques des domaines d'existence 

1)- Les exigences du milieu
Tout biotype est soumis à certaines exigences du milieu (dans ses rythmes, cycles et modes de comportement) et aux lois de son espèce - qui ne sont qu'une expression des exigences du milieu.
Chaque biotype archétypal est « piégé » dans un écosystème déterminé, sa biosphère matricielle. Autrement dit, chaque biotype s'organise suivant l'action des énergies géo-planétaires induites et des énergies inductrices (champs solaires). Mais un vaste polymorphisme lui permettra de répondre à de multiples situations écologiques, exclusivement entre les seuils minima et maxima - zones proximales qui déterminent donc les degrés de liberté.
Toute transgression de ces seuils, à un moment donné de l'évolution d'une espèce donnée, est létale, c'est-à-dire qu'elle bloque les fonctions normales d'échange. Quelques exemples situeront notre propos :
La température minimale pour les organismes vivants se situe vers -271°C (température de l'Hélium liquide) pour les spores de bactéries qui y survivent. Les vers ronds nématodes (semi desséchés) survivent à -240°C. La faune et la flore marine et terrestre survivent généralement entre 0 et -1,8°C.
La température maximale permettant une dynamie complète de vie, est celle des sources chaudes et des geysers à +92°C où peuvent survivre des bactéries et des algues. Pour la majorité des animaux, la température limite de la vie est déterminée par la coagulation de l'albumine (le blanc d'œuf) à +75°C.
Les seuils thermiques qui suspendent la croissance sont - 6°C pour le blé, 10°C pour la vigne, 24°C pour les bananiers, -7°C pour les orangers, -13°C pour les oliviers, -30°C pour les pommiers, -40°C pour les sapins et -50°C pour les bouleaux et les hêtres, très résistants au gel.
Certaines levures peuvent résister à des pressions de l'ordre de 8000 atmosphères.
Des bactéries et moisissures peuvent survivre à 33000 mètres d'altitude, des plantes à fleurs à 6200 m, des pucerons à 8200 m, le condor à 7000 m pour une pression de 225 mm de Mercure. Les animaux à sang chaud supportent mieux une atmosphère raréfiée que les mammifères.
Ainsi, dans les conditions présentes de la biosphère terrestre, les seuils de température pour les organismes vivants se situent-ils entre T= -273 °C et T= +170°C, à une pression de 0 à 8000 atmosphères. Les semences des plantes vitales survivent entre -19°C et +120°C, à 0,5 à 550 atm.; les insectes entre -80°C et -50°C, à 0,4 à 520 atm.; les mammifères entre -60°C et +50°C, à 0,5 à 3 atm. La tortue, elle, peut s'adapter aux atmosphères les plus variées, de 0 à 100% d'Oxygène, à basse ou haute pression, dans le froid et sous les rayons UV. Il lui est possible de survivre plus de trois mois au dixième de la pression normale, soit à une altitude de 17000 m dans une atmosphère ne contenant que 2% d'Oxygène.
L'exploration des abysses par les nautiles de l'Ifremer a permis de découvrir une faune extraordinaire vivant à plus de 2500m de profondeur en particulier une éponge carnivore à -7000 mètres.
En dépit des variations du milieu extérieur, la température du milieu intérieur des organismes reste constante, entre 35°C et 44°C pour les vertébrés supérieurs. 

2)- La complexité organisationnelle des organismes
D'autre part, il existe un seuil pour la complexité organisationnelle des organismes, en fonction de l'environnement énergétique. A un certain seuil, la complexité, comme dans l'atome, génère l'auto-désintégration.
Chaque élément est soumis à la répulsion de ses voisins par télé-action. Lorsqu'un certain nombre seuil d'éléments en présence est dépassé, les forces de répulsion (gravitationnelles de longue portée, bien que 1039 fois plus faibles que les autres forces) vainquent les forces de cohésion. Cela est aussi vrai pour les groupements sociaux des biotypes que pour les groupements nucléoniques. Dans le cas atomique, le noyau, devenu instable par suite du nombre anarchique de sa population, se désintègre par fission en des ensembles plus adaptés et où les forces de cohésion reprennent le dessus. 

3)- Les impacts cénesthésiques
Les organismes s'adaptent aux conditions précises de leur environnement. Toute modification de certains paramètres déterminants entraînera une adaptation correspondante de l'organisme. Ainsi le manque d'Oxygène, chez de nombreux végétaux et animaux, accroît leur résistance au froid. Dans l'espace, en état d'apesanteur, les battements du cœur ralentissent, le besoin de nourriture décroît, le taux du métabolisme décroît, avec une déperdition proportionnelle de globules rouges, variable selon les individus... 

4)- Courants de terre et courants thermohalins
La Géophysique et la Géologie marine nous montrent que la Terre est parcourue par différents courants énergétiques variables et ce, particulièrement, suivant la direction des méridiens, les courants marins, la distribution volcanique et les minerais du sous-sol ou le taux d'infiltration des eaux et la formation de nappes phréatiques. Là où le courant est le plus intense et où se manifestent les sous-sols les plus riches en minerais ou en eaux, les biotypes jouissent de qualités particulières dans leur niche écologique. Les civilisations humaines, par exemple, dont le sol est ainsi activé cycliquement, atteignent leur apogée en augmentant leur consommation énergétique et leur potentiel créatif...

 XII - 1 - F - Cycles d'alimentation dans l'écosystème terrestre

Tout pulse dans l'univers. L'atome, la molécule, la cellule, etc. Ces pulsations règlent la circulation des énergies selon différents procédés d'échange respiratoires dont la photosynthèse chlorophyllienne et la phosphorylation. Par les mouvements spasmodiques adaptatifs, les mécanismes respiratoires convertissent les énergies reçues supra-luminales, photonique et infra-luminales électro-magnétiques en énergies chimiques, synthèses diverses, et énergies cinétiques, travail mécanique, électrique, osmotique, assurant ainsi la nutrition et l'élimination des déchets. Ces mécanismes viennent-ils à être bloqués, la cellule meurt par asphyxie.
Dans l'écosystème terrestre, les phénomènes respiratoires, la photosynthèse et la respiration proprement dite, sont complémentaires. La respiration, inverse du processus de photosynthèse, transforme le glucose et l'Oxygène en eau, en CO2 avec de l'énergie, suivant la formule:
C6H12O6 + 6O26CO2 + 6H2O + Energie
Glucose  Oxygène  Gaz Carbonique Eau       
Ces complexes réactionnels avec tous les mécanismes de transfert conséquents, s'effectuent, au niveau cellulaire, dans les mitochondries. Dans la matrice mitochondriale, s'organise le cycle respiratoire par la dégradation du glucose et la formation de 36 molécules d'ATP par molécule de glucose dégradée. L'adénosine triphosphate ATP est formée de l'enchaînement de l'adénine, du ribose et de trois groupements phosphoriques. Ce combustible est très riche en énergie (11000 calories) et facile à transporter là où il faut dans un organisme.
Conséquence de ces réactions, la régulation du débit d'électrons se fait selon les besoins et l'activité déployée par l'organisme. Normalement le débit d'électrons est de 3 à 30 e par seconde dans une chaîne de transfert donnée, sachant qu'il y a 15000 chaînes dans une mitochondrie, qu'il y a 5000 à 50000 mitochondries dans une cellule et qu'il y a des milliards de cellules dans le corps...
L'atmosphère terrestre est actuellement composée de 20% d'O et de 0,03% de C02. L'Oxygène protège des rayonnements du Soleil non nécessaires à la biosphère terrestre par la formation d'un voile d'ozone (molécule formée de 3 atomes d'Oxygène) qui arrête pratiquement toutes les radiations de longueurs d'onde inférieures à 3000 Å.
Ci-contre le schéma de la circulation de l'énergie qui relie toutes les espèces biotypiques composant l'écosystème terrestre. (Figure 181)


 XII - 2 - BASES COMPORTEMENTALES

DU VIVANT ORGANIQUE

 XII - 2 - A - L'orientation préférentielle 

Entre plusieurs solutions, le vivant organique (ou organismique ) choisit les solutions optimales, les plus efficaces en fonction du moindre effort ou plutôt de l'effort le plus économique. Il choisit. En effet, le vivant organismique choisit au sein de limites écologiques très précises qu'il ne saurait dépasser, les voies nourritielles les meilleures qui lui assureront le plein épanouissement de ses caractéristiques. Autrement dit, il est doué d'une certaine liberté. Il possède, à cet effet, les facultés de prévoir, de comprendre et d'inventer. Toutes les expressions génotypiques sont orientées vers l'optimisation des biotypes par une meilleure coordination des réactions et des fonctions métaboliques. Cette optimisation est gouvernée par l'instinct d'évitement de la douleur du désaccord, et la recherche du plaisir de la sécurité, de l'accord, de l'harmonie et de la satisfaction de ses besoins en énergies nourritielles. 

1)- La prévoyance
Le vivant organismique s'enrichit sans cesse des résultats de ses propres expériences dans lesquelles s'affirment ou se démentent certaines affinités potentielles. Cette faculté est très importante. Car toute imprécision des fonctions entraîne fatalement une dégénérescence létale. Cette faculté est transmise héréditairement. Mais l'innéité génétique pré-adaptée aux exigences du milieu, s'augmente sans cesse des acquisitions de l'apprentissage. La trame des différents chants spécifiques des oiseaux est innée. Les enjolivures, les vocalises, sont acquises. Les oisillons apprennent leurs chants de leurs parents. 

2)- La compréhension
Le vivant organismique (comme tout élément) saisit les relations de coïncidence ou de succession spatio-temporelle, tous les paramètres variationnels du milieu. La reconnaissance des structures (l'appréhension spatiale) et des rapports entre les éléments du champ perçu, non pas indépendamment et isolés, mais par rapport à l'ensemble acquis, implique une intelligence et, même, une certaine aptitude au calcul numérique... Ces éléments, quoique transmis héréditairement, c'est-à-dire innés dans leur potentialité, s'acquièrent et se précisent par un apprentissage permanent. En effet, les critères de reconnaissance sont de mieux en mieux adaptés avec l'âge. 

a)- L'apprentissage adaptatif. L'apprentissage est l'acte comportemental d'adaptation réactionnelle acquise et opérante qui complète le comportement inné et affine les aptitudes géniques. L'équipement acquis (culturel) réalise au plus haut point l'équipement inné, héréditaire. L'apprentissage se fait progressivement par essais et erreurs, guidés par une sensibilité différentielle de plus en plus efficace. Les réactions d'évitement (et d'esquive) et d'habituation se précisent, comme éliminer les actes à conséquences pénibles, adopter et répéter les actes à conséquence agréable. Les performances dépendent des stimuli et des satisfactions. C'est le groupe social comme institution socio-culturelle d'apprentissage qui oriente l'adaptation comportementale en fonction de ses intérêts. 

b)- La mémoire. Cette faculté conserve, enregistrés, les stimuli événementiels (leurs images) et les réponses, toutes les instructions innées ou acquises les plus efficaces. Toute trace mnésique consolide l'apprentissage. Ses effets sont à court ou à long terme. L'amnésie ou l'oubli sont des inhibitions et non pas un effacement. La vitesse de remémoration dépend du caractère du stimulus et de l'urgence de la réponse. 

c)- L'attention. La fixation ou la rétention mnémonique est fonction de l'attention, c'est-à-dire de la vigilance et de l'intérêt porté à ce qui doit être mémorisé. Elle varie en fonction des situations stimulantes, des stimuli déclencheurs entraînant des réponses spécifiques, déterminées par les aptitudes innées et par l'adaptation acquise. De la vigilance dépend l'efficacité de la réponse. L'apprentissage est d'autant plus déterminant que l'effort est intense. Tout endormissement de cette faculté entraîne la dégénérescence et la létalité. 

d)- L'habituation. L'auto-adaptation de l'organisme en fonction des exigences répétées du milieu entraîne des réponses similaires. L'habituation est ainsi l'apprentissage de l'évitement ou de la recherche des sources de plaisir, respectivement par répulsion ou attraction. L'accoutumance favorisera ainsi une réponse déterminée la plus efficace (car sa valeur a été prouvée) à une situation donnée, à des influences précises comme les repères visuels ou cénesthésiques... 

3)- L'invention
Le vivant organismique est doué de la faculté d'exploration, d'investigation et d'invention qui l'oblige à des investigations continuelles, particulièrement afin de trouver sa nourriture et à assurer les sources de son plaisir et de sa sécurité. 

a)- L'apprentissage exploratoire. Les aptitudes comportementales d'adaptation au milieu prouvent les tendances innées par l'apprentissage exploratoire expérimental. Cette activité exploratoire stimulée par la curiosité et l'intérêt immédiat ou prospectif, et sans cesse renouvelée, ré-excitée, est particulièrement développée chez les plus jeunes, chez les femelles qui sont plus actives que les mâles, et chez les handicapés. Le comportement explorateur est commun à tous les biotypes. 

b)- Des percepts aux concepts. L'intelligence se prouve selon l'adaptation de la réponse aux exigences des faits. L'invention est le sommet de l'activité exploratoire. Elle consiste, par exemple dans la découverte et le maniement d'un outillage d'appui tactique. C'est l'invention qui déterminera, pour une large part, la vitesse d'évolution ultérieure dans un milieu donné et avec un risque limité. L'invention est la faculté d'abstraction. Le passage des percepts aux concepts est ainsi assuré. C'est le propre de l'homme. 

c)- La compréhension « brusque » ( insight). Elle est la saisie rapide de différentes relations, le déclic qui révèle les rapports entre divers éléments perçus et qui décide de l'organisation immédiate d'une réponse en fonction de la relation trouvée. Ainsi s'acquiert et se renforce la prédétermination. Ayant atteint un stade particulier satisfaisant de développement, en accord avec les exigences du milieu, le vivant organique se renouvelle, l'œuf fécondé générera un organisme défini, au caractère singulier, résumant tous les acquis génétiques de ses parents...


 XII - 2 - B - La finalité comportementale

L'œuvre excite et dirige le comportement de l'ouvrier et l'ouvrier détermine l'œuvre à accomplir. L'avenir porte le présent, l'actualise, le canalise. Cette finalité comportementale constructive détermine les motivations, les tropismes, bref toute la vie d'un biotype donné. Observons le schéma suivant. (Figure 182)
L'ouvrier fait l'œuvre qui le fait.
L'écrivain écrit le livre qui l'écrit.
Chacun s'accomplit dans son œuvre... 

1)- Les motivations
Les motivations sont les pulsions opérationnelles, portées par l'instinct, qui se prouvent par l'intérêt spontané qu'un individu présente pour un comportement particulier ou par la justification d'une fonction biologique discriminatoire précise ou d'une tendance motrice... Ces pulsions sont innées ou acquises. Elles sont déclenchées par des stimuli correspondants. Elle ne sont freinées que par les interdits propre à l'espèce, et pour l'homme, par les interdits moraux, religieux ou sociaux. 

a)- Les motivations innées : Elles correspondent au comportement stéréotype de celui qui n'a pas subi d'expériences préalables et qui répond à un stimulus spécifique. Ces motivations couvrent le domaine de l'instinct, c'est-à-dire du clavier des réponses locomotrices héréditaires liées à des besoins spécifiques d'alimentation, de reproduction et de protection, obligatoirement déterminés par l'instinct de conservation.
Les mécanismes de déclenchement sont innés. Ce qui explique la prédétermination de réponse à un stimulus bien précis. Comme le comportement rituélique de la parade sexuelle à fin d'acte sexuel efficace. D'autre part, un individu ne répond à un stimulus donné que lorsqu'il se trouve dans un état spécifique déterminé en relation avec le stimulus.. Par exemple afin de répondre à une stimulation d'ordre sexuel, l'individu doit présenter un certain taux d'hormones sexuelles qui déclenchent, à maturation, le besoin, cause de la stimulation. Ainsi une femelle en chaleur n'excite-t-elle que le mâle adulte et non pas un jeune qui n'a pas atteint sa maturité sexuelle. 

b)- Les motivations acquises : Elles sont le reflet du comportement a preferendum, par choix des conditions optimales d'action. Elles couvrent les domaines des comportements variables individuels préférentiels, explorateurs (culturels) ou ludiques, autour (préalables et subséquents) des schèmes comportementaux innés. 

2)- Les tropismes (accommodements)
Le comportement est déclenché et dirigé suivant certaines tendances motrices (taxies) de base, suivant un intérêt physiologique majeur. Et ce en fonction des diverses circonstances, de l'environnement, de l'habitat, des rapports de force…
Les principales réactions tropiques élémentaires sont les suivantes:
- Les phototropismes répondent à l'excitation de la lumière (ou héliotropisme);
- Les géotropismes répondent à la différence de répulsion GM. Ce sont les géo-réactions qui font progresser les plantes vers le haut.
- Les galvanotropismes répondent à l'excitation d'un courant électrique et orientent les biotypes vers l'un des deux pôles.
- Les chimio-tropismes répondent à toute excitation chimique, particulièrement les signaux chimiques échangés entre les membres d'une même espèce et provoquent à distance des réactions spécifiques, comme la délimitation du territoire (le chien), l'appel sexuel (les papillons) ou l'avertissement d'alarme (des fourmis en difficultés...). Le mâle de diverses espèces de papillons est attiré par l'odeur caractéristique émise par la femelle sur des kilomètres de distance.
- Les phono-tropismes répondent à l'excitation d'un message acoustique différencié...
- Les socio-tropismes répondent à des excitations socioculturelles spécifiques qui déclenchent des comportements ritualisés spécifiques...
- Les cénesthésies tropiques sont orientées dans le sens qui correspond au maximum d'adaptabilité. Au-delà de certains seuils, les comportements taxinomiques, inhibant souvent d'autres réactions, coordonnent les activités-réflexes endogènes, métaboliques et exogènes. L'efficacité réflexe opérationnelle et exploratrice dépend autant de l'équipement inné que de l'apprentissage individuel ou des effets de groupe, de tout l'acquis qui accentue les instincts.
Certaines réactions, comme celles du papillon qui se brûle à la lumière, sont apparemment inadaptatives et sans finalité. Elles répondent, en fait, à une exigence déclenchée par un excitant précis mais c'est le dépassement de certaines marges de sécurité dans la réponse qui provoque l'accident.
Tout réflexe, et particulièrement les réflexes conditionnels à des stimuli conditionnels, se renforce par la pratique, sinon il s'éteint. Les seuils différentiels de stimulation réactogènes et de réponse dépendent de différents paramètres endogènes et exogènes, individuels et collectifs, cycliques ou bien aléatoires... 

Tout nouveau-né est imprégné, « impressionné », par tous les déterminants fixes ou en mouvements, par tous les rayonnements biosphériques et leur combinatoire, par tous les paramètres du premier moment de naissance ou d'éclosion (cf les expériences de Konrad Lorenz en Ethologie). Il enregistre toutes ces connexions innombrables et ne verra désormais son devenir que par rapport à cet angle particulier de perception irréversible. C'est que le biotype conserve la mémoire de tous les paramètres enregistrés à la seconde exacte de sa première respiration, en dehors du ventre maternel ou de l'œuf protecteur. Les Saumons, par exemple retournent toujours pondre au lieu exact de leur naissance...
L'influence maternelle est certainement un des liens le plus important offrant une source alimentaire et la sécurité (caresses, sons de voix, battements du cœur...) dont les effets se démontreront dans la sociabilité et l'affectivité de l'individu. L'empreinte à la naissance, par son réseau d'influences bioénergétiques déterminantes et de sollicitations renouvelées, est un acquis, un apprentissage accéléré. Elle est irréversible dans la mesure où elle est renforcée régulièrement. 

4)- Quelques séquences comportementales

a)- La recherche du plaisir et de la sécurité. Elle est exprimée par tous les réflexes affectifs d'exploration et de recherche des sources de plaisir et de la sécurité (nourriture, chaleur, partenaire sexuel…) et les réflexes d'agrippement. 

b)- La peur et l'évitement (ainsi que l'esquive). Tous les réflexes algiques, dont la néophobie, peur de la nouveauté rencontrée, sont des réflexes d'auto-conservation, et de désir de non-séparation des sources de plaisir et de sécurité, et enfin d'évitement des frustrations et des sources de souffrance... Ils conduisent, s'ils ne sont pas surmontés, aux névroses (stress) et à l'effondrement.
Ces deux motivations comportementales basiques instinctuelles vont déterminer les pulsions « culturelles », les besoins et toutes les autres séquences comportementales dont: 

c)- La reproduction et la socialisation (Cf plus loin et la Communication XIII) 


d)- La territorialité et l'agressivité. Chaque groupe ou individu protège un territoire matriciel nourritiel bien délimité. Il le défend âprement car c'est là qu'il retrouve le partenaire sexuel, la nourriture pour lui et sa progéniture, la tranquillité pour l'accouplement et l'élevage des petits. L'agressivité est particulièrement liée au pressentiment de la frustration (nourriture, gîte sécurisant, accès aux femelles...). C'est la présence d'un facteur exogène (un intrus) qui déclenche l'agressivité et le comportement de défense. Personne ne recherche le combat pour lui-même.
En cas d'invasion de son territoire, le comportement agressif à l'égard de l'intrus commence par un déclenchement de mimiques d'intimidations, de toutes formes d'hostilité, de menaces, principalement pour évaluer les forces en présence. Si l'un des protagonistes estime ses moyens plus faibles que ceux de l'autre, il se soumet. Et le plus fort, vainqueur sans combat, n'attaque pas qui se soumet. Lorsque les antagonistes sont des membres d'une seule espèce, c'est le combat qui décidera du plus fort. Les antagonistes ne s'entre-attaquent que lorsqu'ils sont tous deux prêts à la lutte. Ces combats entre membres d'une même espèce sont rarement mortels. Le vaincu cède le territoire au vainqueur.
La valeur du comportement d'autodéfense réside donc dans la protection de l'identité individuelle et la conservation de l'espèce par la protection de la progéniture. Les nécessités de défense commune déterminent la cohésion groupale et la socialisation. La fonction paternative est groupale avant d'être individuelle (et familiale). 

e)- Les activités de déplacement. Elles trahissent un surplus d'énergie qui, ne pouvant se décharger selon les voies fonctionnelles normales, emprunte les voies accessoires de débordement ludique… Elles sont acquises. 

f)- Le homing ou le retour au gîte matriciel suivant divers procédés de guidage, par orientation, par exemple, suivant le Soleil, la Lune, les étoiles (comme les fauvettes), les champs GM, tous facteurs de prégnance, en fonction de leur coordination avec la rotation de la Terre. Généralement, la composante directionnelle dépend du Soleil. Les migrateurs s'orientent vers une région qu'ils ne connaissent pas... C'est le cas, par exemple des oisillons nés dans l'année qui accomplissent leur première migration en automne. 

Le comportement inné est unitairement bio-fonctionnel. Il évolue comme l'organisme, vers la réception d'une plus grande diversité de stimuli et vers une efficacité réactionnelle croissante. Son évolution est synchronisée au développement morphologique. Sa valeur adaptative réside dans la facilitation sociale qu'il détermine. Le comportement acquis est culturel c'est-à-dire lié à des choix référentiels. Il couvre tous les préalables et les conclusions des séquences comportementales innées. Le comportement radicalement culturel est le fait du biotype humain.

Les performances comportementales sont donc induites par une corrélation de motivations basiques, la recherche du plaisir et de la sécurité et l'évitement des sources de souffrance et de douleur. Cependant les attitudes émotionnelles, les réactions, la vigueur sexuelle, sont d'autant plus puissants que l'individu est sauvage et vit en liberté, c'est-à-dire qu'il n'est pas atteint par les exigences et les effets autorégulateurs du groupe, la socialisation.

 XII - 2 - C - La socialisation

Les communautés biologiques ouvertes sont les groupements homo-typiques ou hétéro-typiques, réunissant à part des espèces différentes comme des végétaux, des animaux, des hommes, ou bien les trois ensembles qui coexistent sur une même aire. La composition de ces communautés varie suivant les déterminants aléatoires, climat, température, saisons, tout le champ chrono-spatial, mais tend toujours vers un état d'équilibre entre tous les constituants. Les effets y sont conjugués et réciproques. Une espèce vient-elle à dominer, qu'elle conditionne tout le système, avec tous ses aléas.
Les groupements homotypiques de même espèce sont des ordres (non des hordes), des communautés organisant des relations de coopérativité fonctionnelle. Tous les composants participent à l'œuvre commune. Tous s'associent et coordonnent leurs efforts afin de réaliser un but commun et de se répartir les profits. Le but commun est avant tout d'assurer la sécurité puis l'exploitation et la défense commune d'un territoire nourritiel.
La socialisation se développe par la discrimination et son corollaire l'intégration sociale ou bien le rejet. Les lignes frontières entre deux communautés biologiques sont des zones d'inévitables tensions, la cause principale étant l'accès à la nourriture.
L'évolution de la structure des populations groupales dans le temps est déterminée par les effets des divers comportements, en fonction des diverses conditions chrono-spatiales d'existence.
L'effet de groupe sur le développement des nouveaux-nés et de leur maturation est très important. Et l'absence des stimulations sociales cause un retard dans leur développement. Car, à la naissance, le cerveau des mammifères supérieurs n'est pas totalement achevé. Il le sera par l'acquis des expériences massives individuelles et portées par « les institutions socio-culturelles » groupales.


 XII - 3 - LES REMANIEMENTS CHROMOSOMIQUES

 XII - 3 - A - Une histoire de réplication projective

 1 )- Les chromosomes
Un chromosome est, comme on l'a déjà vu, un ensemble organisé de parties qui se subdivise en une mosaïque de territoires spécialisés, constellations groupales, gènes ou groupes d'expression génique harmonisés dans un ordre spécifique. Les chromosomes sont présents dans le noyau des cellules. Leur nombre est spécifique à chaque espèce. Le caryotype est l'ensemble des chromosomes d'un individu. On reconnaît les chromosomes individuellement au moment de la mitose, lorsqu'ils se déroulent et s'apprêtent à se dupliquer en deux chromosomes-fils et qu'ils ne se retiennent que par une constriction constante, le centromère. 

2)- La topographie chromosomique
Les chromosomes ne peuvent s'individualiser à notre regard qu'au cours de la mitose, durant laquelle chacun se reproduit en double exemplaire. C'est alors qu'on les reconnaît.
Au moment de la mitose, les chromosomes forment comme des croix X, leurs bras plus ou moins longs étant unis par le centromère. On les reconnaît par leur taille et par le niveau de leur constriction constante, le centromère, avant qu'ils ne se séparent pour se répartir dans les cellules-filles résultant de la division. C'est donc en fonction de ces critères, taille et position du centromère, qu'on a pu, pour le caryotype humain, les numéroter de 1 à 22 et les classer en 7 groupes de A à G.
Lorsque le centromère est situé au croisement rigoureux des bras, les chromosomes sont dits médiocentriques : (type A1, 3, F)
Lorsqu'il est situé un peu plus haut ou un peu plus bas, on les dit sub-médiocentriques.
Lorsqu'il est plus près d'une extrémité que de l'autre, c'est-à-dire que les bras courts sont réduits, on les dit télocentriques.
Lorsqu'il est très distal (en position terminale), on les dit acrocentriques ou métacentriques : (type D, G) 

3)- La finalité chromosomique
Rappelons le rôle du chromosome par le schéma suivant. (Figure 183) 
Le chromosome est une série de gènes. Un gène ou segment d'ADN est la mémoire, le code spécifiant la structure de la protéine à initier. L'ARN-m est le modèle spécifique pour la synthèse d'une chaîne protéique particulière. La séquence des bases qui le compose est responsable de l'enchaînement des aminoacides sur la chaîne protéique polypeptidique.
Une mutation chromosomique résulte d'un remaniement dans la structure même du chromosome. Elle isole une espèce nouvelle. La mutation génique résulte d'une variation de l'enchaînement des bases de l'ADN. Ses effets qui retentissent au niveau moléculaire façonnent une apparence phénotypique originale, le temps d'une mutation.

 XII - 3 - B - Les remaniements chromosomiques

Ce sont les remaniements chromosomiques qui posent les barrières reproductives qui isolent les espèces nouvelles. Elles consistent
- en une délétion ou perte de fragments ;
- en une fusion ou translocation, c'est-à-dire l'échange ou le transfert d'un fragment de chromosome à un autre, formant une topographie chromosomique nouvelle. Par exemple, elle peut se produire entre 2 chromosomes acrocentriques appartenant à 2 paires différentes :
- ou bien en certaines inversions péricentriques.
Ces remaniements sont le moteur de l'évolution. Ils interviennent sous la pression exercée par les milieux exogène et endogène coordonnés. Ils se situent aux époques de séparation des rameaux phylogéniques. Les remaniements, dans une large part, sont des « altérations » défavorables. Le génome n'étant pas reproductible s'auto-élimine. Le déséquilibre chomosomique est généralement létal. Cependant un seul remaniement réussit-il, qu'il favorise une descendance. La spéciation efficace démarre. Les hybrides sont généralement plus résistants et plus vigoureux que les éléments de souche pure...
Les porteurs du remaniement initient alors un modelage morphologique au niveau des gènes. Tout gène mutant modifie la structure de la protéine correspondante. En cas de refus de réponse et de blocage enzymatique, la centrale génique est avertie par rétroaction (feed-back), et la cellule, impuissante à y remédier, reste stérile... Ainsi, les cas létaux ou sublétaux innombrables s'auto-éliminent-ils. En cas de conversion réussie, d'acceptation de la nouvelle structure par la rencontre d'une certaine affinité de liaison intermoléculaire et de micro-remaniements multiples, la cellule s'assure un devenir viable et fécond. C'est par cet avantage sélectif que va s'organiser l'avancée des espèces de plus en plus adaptées, vers une complexification sans cesse croissante.
Chaque gène affectant plusieurs organes et provoquant des effets déterminés sur le métabolisme, s'opèrent imperceptiblement ou manifestement les mutations phénotypiques subséquentes. Ces mutations se font à certains carrefours de l'évolution diversifiante, base de la spéciation.
Les deux gènes qui contrôlent l'expression phénotypique (celle d'un caractère génétique au niveau de l'individu), sont portés par chacun des chromosomes sexuels, portés l'un par l'ovule (X) et l'autre par le spermatozoïde (X ou Y). Ces chromosomes ne s'apparient pas comme les autres autosomes en un « crossing over », enjambement ou brassage qui assure l'échange de matériel génique. Ils se disposent bout à bout.

 XII - 3 - C - Le caryotype du biotype humain

Le caryotype du biotype humain comporte 22 paires de chromosomes (soit 44 autosomes) et une paire de chromosomes sexuels (gonosomes) qui sont identiques chez la femme (XX) et différents chez l'homme (X et Y). Toutes les cellules somatiques renferment tous les gènes de l'individu dont elles sont issues. Ci-après le tableau du caryotype humain avec ses formules chromosomiques spécifiques. (Figure 184)

 XII - 3 - D - Les ramifications caryotypales et leurs variations 

Les espèces différentes entre elles le sont par le nombre, la morphologie (le découpage) et la répartition de leurs chromosomes. Elles se reproduisent et naissent les unes des autres comme les ramifications d'un arbre. Elles dérivent les unes des autres par des remaniements chromosomiques, et particulièrement par des fusions centriques entre acrocentriques, réduisant ainsi, tout le long du devenir du vivant organismique, le nombre total des chromosomes, et le nombre de chaque groupe morphologique chromosomique. Ces fusions sont les déterminants évolutionnaires fondamentaux.
Ainsi par exemple en est-il des félidés. Le chat domestique, le puma, le tigre, le lion et le guépard possèdent tous 38 chromosomes. Le tigre et le lion ne diffèrent du chat domestique que par une inversion péricentrique du chromosome 6. Le guépard également mais aussi d'une inversion péricentrique d'un D. Le tigre et le lion sont inter-féconds, ne présentant, au niveau du caryotype, aucune différence sensible.
De même, il existe une grande similarité entre les caryotypes de l'homme et des trois primates hominiens. Comparés, leurs caryotypes ne diffèrent que par quelques remaniements (intervenus à des dates précises et accompagnés de restructurations de grande complexité).
Considérons les différences entre le caryotype humain (46 chromosomes) et le caryotype d'un chimpanzé (48 chromosomes), telles que récemment relevées par des équipes de chercheurs. Les chromosomes A1 de l'homme et du chimpanzé diffèrent entre eux par l'absence, chez le chimpanzé, de la constriction secondaire subcentromérique présente chez l'homme. Le chromosome A2 n'a pas d'homologue chez le chimpanzé. Mais la présence de deux acrocentriques homologues respectivement aux bras long et court du 2 humain, incite à penser que ces deux acrocentriques ont du fusionner pour donner l'être humain. L'hominisation est ce passage de 48 à 46 chromosomes par fusion centrique. Les chromosomes 3, 7, 8, 10, 11, D, 16, F et G sont homologues. Les 4 et 5 ont été remaniés par inversions péricentriques. Le 9 a eu un remaniement complexe par inversion péricentrique et une délétion très courte. Les 12,17 et 18 ont eu une inversion péricentrique. Moins de 2% du matériel génétique humain diffère de celui des grands singes.
Le chromosome X est un chromosome exceptionnel. Il n'a pas varié au cours de l'évolution des primates. Il compte 931 gènes au total. Sur les 766 gènes connus et localisés sur ce chromosome et liés au sexe, un grand nombre a été retrouvé sur le X des primates, du gibbon, du cheval, du chien, des bovidés, du kangourou, du lièvre, de la souris...
Le chromosome Y varie de longueur d'une espèce à une autre et à l'intérieur d'une espèce donnée. Par exemple l'Y est relativement long chez les peuples sémites et chez les japonais. Sur les 104 gènes de l'Y, 76 sont connus et répertoriés à ce jour. Le chromosome Y est transmis exclusivement de père en fils.

Ainsi varient d'une espèce à l'autre et à l'intérieur même des espèces, le nombre des groupes chromosomiques et leur découpage morphologique, c'est-à-dire, principalement, la proportion d'acrocentriques et de médiocentriques. Par exemple, le nombre des grands acrocentriques diminue régulièrement de l'orang-outang (16) au gorille (12) au chimpanzé (8) à l'homme (6). Le degré de spécialisation et l'intelligence du comportement peuvent, par conséquent, sexpliquer par le nombre et la proportion d'acrocentriques et de médiocentriques. Plus une espèce compte de chromosomes, plus ces chromosomes sont de petite taille et acrocentriques. A l'inverse, moins une espèce en possède, plus les chromosomes sont de grande taille et médiocentriques. Le passage d'une espèce à l'autre est ainsi fait par fusion des acrocentriques, qui a abouti à la formation de chromosomes médiocentriques deux fois plus grands et deux fois moins nombreux.
L'acquisition d'un plus grand nombre de médiocentriques, qui va donc de pair avec la diminution du nombre de chromosomes, s'accompagne d'un accroissement proportionnel de la stabilité du caryotype ainsi que d'une diminution du polymorphisme génétique (c'est-à-dire que les individus se ressemblent davantage). Plus une espèce compte de chromosomes, plus les combinaisons génétiques sont facilitées et les mutations nombreuses. Chez l'espèce à faible nombre chromosomique, les combinaisons, étant relativement limitées, se traduisent par une certaine uniformité de reproduction. Cette espèce est piégée dans le milieu auquel elle s'est adaptée.
Les espèces-mères, n'ayant que des acrocentriques, sont très stables, résistent à toutes les pressions du milieu et répondent favorablement à toute situation écologique. Ces espèces-mères, relativement peu spécialisées et très adaptables, ont donné des espèces plus complexes, plus spécialisées, aussi adaptées, mais cependant, beaucoup plus fragiles et liées strictement à leur milieu.

 XII - 3 - E - Vers l'Homme

Les lignes de spéciation, ouvertes, ont donné, à partir d'une espèce-vecteur, un certain nombre de races de transitions viables portant des variations géniques et morphologiques continues (48 > 47 > 46 chromosomes). Celles-ci s'affirmeront de plus en plus. Cette différenciation entre divers types spécifiques va regrouper, en des communautés panmixiques (formées d'un seul stock génique homogène), les éléments possédant des caryotypes morphologies très proches. Leurs échanges génétiques, par croisements préférentiels (ou sélection sexuelle), vont soutenir la différenciation. Le brassage contribue au triage. Toute hybridation d'ailleurs renforce les particularités. Une ou deux générations seulement ont du suffire pour déterminer l'hominisation.
L'hominien, résultat d'un infime remaniement chromosomique viable, ne fut donc pas un seul individu, mais tout un groupe. Et les effectifs de la population ainsi distinguée vont progresser, présentant un avantage adaptatif certain, malgré un nombre important d'échecs dû à des hybridations stériles.
Ce fait est vérifié par l'existence de sous-espèces cytogénétiques possédant des caryotypes légèrement différents. C'est le cas, par exemple au sein de l'espèce humaine, de familles possédant des chromosomes marqueurs familiaux qui se différencient par l'élongation de la constriction secondaire située sous le centromère et à laquelle le groupe sanguin se trouve lié. L'intensité des ressemblances et des dissemblances morphologiques entre individus apparentés dépend des interactions géniques. C'est le cas, également, de familles ou d'individus présentant certaines anomalies chromosomiques caractérisées par un excès du nombre de chromosomes, par exemple la présence de trois chromosomes d'une même paire au lieu de deux, due à un remaniement de structure par perte d'un segment (délétion) ou un échange de fragments entre pairs différentes (translocation). C'est enfin le cas des races localisées sur des aires géographiques différentes et dont les différences morphologiques proviennent de certains arrangements chromosomiques secondaires... 

Altérations et anomalies génétiques 

Toute altération du nombre de chromosomes d'une espèce donnée et particulièrement des chromosomes sexuels, entraîne certaines déficiences, voire des malformations. Pour l'homme, par exemple, l'individu portant XXY est un type mâle potentiellement stérile. Il évolue morphologiquement à la puberté vers une féminisation physiologique partielle. Cette trisomie se caractérise par des troubles d'apprentissage du langage ou de la lecture, une taille plus développée, une faible pilosité, un manque de tonus musculaire. (Syndrome de Klinefelter)
L'individu portant un triple X (trisomie X) est d'un type femelle morphologiquement normal avec un seuil de sensibilité élevé. Les femmes sont grandes de taille, avec des cycles menstruels pouvant être irréguliers et souffrent de difficultés à l'apprentissage. Leur développement sexuel est normal et elles sont capables de concevoir des enfants sains. Les hommes sont potentiellement infertiles. Ce syndrome triple X se déclenche lors de la méiose.
Les effets des malformations sont plus importants chez les espèces les plus complexes, dont l'homme est le couronnement, que chez les espèces simples. Autrement dit, les espèces les plus complexes sont d'autant plus vulnérables...


                                                                                                                                     

Quelques LIENS pour aller plus loin