COMMUNICATION
XII
VERS
LE BIOTYPE HUMAIN
(Conditions
d'existence et d'évolution)
« Le
rayonnement du Soleil apporte énergie à la vie. La gravitation
qu'il
exerce sur la planète Terre, et par conséquent le circuit de la
Terre autour de l'astre
et
sa rotation sur elle-même, créent un ordre cyclique
que
le monde vivant incorpore comme ordre organisationnel. »
Edgar
Morin
SOMMAIRE de la Communication XII
1
- Les conditions d'existence et d'évolution
A
- Associations co-adaptatives et simultanées
(synchrones)
B
- Pression sélective du milieu
1/
- Les co-adaptations fonctionnelles 2/
- L'ortho-sélectivité naturelle
C
- Les complexes de coordination adaptative
1/
- Complémentarité adaptative entre
fonctions et structures
2/
- Biosphère et chaînes alimentaires
D
- Phylogenèse E
- Seuils ou gradients critiques
F
- Cycles d'alimentation de l'écosystème terrestre
2
- Bases comportementales du vivant organique
A
- L'orientation préférentielle
1/-
Prévoyance 2/-
Compréhension 3/-
Invention
B
- La finalité comportementale
1/-
Les motivations 2/
- Les tropismes (accommodations)
3/
- L'empreinte de naissance
4/
- Quelques séquences comportementales
C
- La socialisation
3
- Les remaniements chromosomiques
A
– Une histoire de réplication projective
1/-
Les chromosomes 2/-
La topographie chromosomique
3/-
La finalité chromosomique
B
- Les remaniements chromosomiques
C
- Le caryotype du biotype humain
D
- Les ramifications caryotypales et
leurs variations
E
- Vers l'homme
LIENS
TRAVAUX
DE RECHERCHE INDIVIDUELS OU D'ATELIER
Les
Communications XII, XIII et XIV forment un même ensemble
thématique : LE BIOTYPE HUMAIN. Leurs dix chapitres
s'imbriquent parfaitement. L'ensemble forme une vaste synthèse qui
ouvre des horizons nouveaux à la recherche.
Les
travaux porteront particulièrement sur les conditions d'existence
et d'évolution du biotype humain, sur ses comportements dynamiques
motivés, ses fonctions, les effets des multiples champs
bioénergétiques, la socialisation, l'individuation, la culture,
etc.
Les
biologistes et les physiciens étudieront conjointement les effets
des champs bioénergétiques sur les gènes et les remaniements
chromosomiques et leur influence sur le comportement.
XII - 1 - LES CONDITIONS D'EXISTENCE
ET D'ÉVOLUTION
Tout est résultat de causes. A tout nœud biotypique, préexiste un donné préalable spécifique. Et le champ est ouvert au devenir porté par la graine. La finalité est en effet portée, agie dans/par les causalités. Le but se confond avec l'origine. Le futur est l'origine, le projet s'actualise dans le présent.
Plusieurs
critères à la fois déterminent les conditions d'existence et
d'évolution des systèmes biologiques :
-
les déterminants biosphériques;
-
les critères chromosomiques ou mixiologiques (le génotype)
-
les critères biochimiques, physiologiques et métaboliques
-
les critères morphologiques (le phénotype)
-
les paramètres éthologiques
-
les étapes des acquis culturels et technologiques pour l'homme.
L'évolution
par étapes successives et simultanées, en parallèle, de systèmes
ouverts vers des niveaux de plus haute complexité, est une mise au
point de plus en plus précise et efficace des organismes, dans leur
complexité et dans l'interdépendance de leurs relations. Elle
s'organise sous l'apport permanent d'énergies écologiques, en
fonction des changements énergétiques et configurationnels des
principaux déterminants. Les cycles écologiques initient et
déterminent les cycles métaboliques des vivants au sein d'une
biosphère donnée. Ce milieu dynamique en transformation continuelle
pose ses conditions inductrices ou réductrices, ainsi que les marges
d'autonomie, les seuils biotypiques de pouvoir et de liberté.
C'est
à un moment donné de l'évolution du système solaire que la Terre
a pu réunir les conditions favorables favorisant certains mariages
moléculaires qui sont à la base des organismes vivants. Ces
conditions évoluant, les complexes biopolymères s'organisent en
homogénats unicellulaires. Les conditions écologiques évoluant
encore, les unicellulaires étendent, parallèlement, leur pouvoir,
se multiplient par différents procédés, raffermissent leur base,
explorent leurs possibilités fonctionnelles et nourritielles. Les
unicellulaires satisfaits arrêtent leur progression. Les autres, au
contraire, cherchent plus loin, de nouvelles ressources. S'appariant
entre eux, les nouvelles structures résultantes exigent la
satisfaction de nouveaux besoins nourritiels. Mais, par l'évolution
constante des conditions écologiques, ces besoins se trouvent
généralement satisfaits, le désir et sa satisfaction se trouvant
liés. Le cycle est ainsi bouclé dans une biosphère donnée.
Par
leurs multiples échanges, tous les composants de cette biosphère se
nourrissent les uns les autres. Les conditions écologiques évoluant
constamment, les biotypes suivent constamment cette évolution, s'y
adaptant en résonance ou accord parfait ou bien disparaissant. Et
cela simultanément pour tous les biotypes interdépendants.
Autrement dit, toutes les évolutions biotypiques progressent
simultanément en parallèle, en accord avec l'évolution des
conditions biosphériques écologiques. Dire que la vie organique
apparut dans un milieu hostile est absurde; le milieu porte la vie
organique qui le porte. Ils sont inséparables. Et étroitement
interdépendants.
XII
- 1 - A - Associations co-adaptatives successives et simultanées
(synchrones)
Donc,
à un moment donné de l'évolution de la planète et sous la
pression conjuguée de différents déterminants exogènes et
endogènes (indissolublement liés), des associations différentielles
intracellulaires vont générer des agrégats possédant une
organisation ultra-structurale de plus en plus complexe. C'est
l'apparition simultanée, en plusieurs endroits, de souches
proto-organiques. Ces souches vont porter une postérité
chrono-spatiale qui sera diversifiée par d'innombrables lignées -
qui garderont entre elles d'importantes affinités.
Les
(proto-)micro-organismes ont une activité très développée dans le
milieu organique et dans le monde minéral. Dans le monde minéral,
ils concentrent des éléments rares, produisent et transportent de
l'énergie, agissent sur le potentiel d'oxydo-réduction, séparant
les isotopes... Leur action enzymatique sur un substrat rocheux
servant d'aliment se fait directement ou indirectement au moyen des
substances issues de leur métabolisme, qu'elles sécrètent et qui
vont participer aux mécanismes conduisant aux processus biologiques.
Les
mycoplasmes sont les plus petites unités vivantes capables de mener
une existence relativement autonome, de se développer sur son milieu
de culture a-cellulaire (à la différence des virus). Ils sont
inactivés par la chaleur...
Ces
agrégats micro-organiques sont des idioplasmes
(de idios, particulier), plasmas germinatifs fonctionnels. Ils
vont croître, se distinguer et se ségréguer, s'isoler au sein de
leur milieu, tout en y puisant, par leur respiration pulsante,
l'alimentation nécessaire à leur croissance. Cette alimentation
gouverne, par la perméabilité sélective de leurs organes de
liaison, les fonctions d'échanges métaboliques, la vitesse et le
sens des réactions physico-chimique de caractère spécifique. Cette
coordination constante entre le milieu nourritiel et l'organisme
nourri favorise la naissance de communautés d'agrégats, formant
ainsi des oasis de vie organique soutenus par l'instinct de survie.
Ces
agrégats bio-plasmiques, établissant entre eux des rapports
d'échange de plus en plus précis. Ils forment une pluralité
solidaire, vivant en symbiose.
Puis
des associations nouvelles vont se former, par la pression de
différents déterminants écologiques, au niveau des gènes. Les
interactions géniques, par un accroissement de la capacité de
liaison et d'organisation par remaniements chromosomiques,
déterminent alors une évolution simultanée (en parallèle) de tous
les agrégats communautaires concernés, formant ainsi une nouvelle
partition.
Le
caractère discontinu des processus évolutifs est ainsi souligné.
Tous les organismes évoluent en parallèle (en résonance entre eux
et avec le milieu) et successivement dans l'espace-temps, convergeant
ou divergeant selon leurs voies propres, mais conservant entre eux
une co-adaptation fonctionnelle rigoureuse.
A
chaque néo-genèse, à chaque stade nouvellement atteint, les
organismes se stabilisent. Autrement dit, l'évolution par adaptation
successives et simultanées suit une progression géométrique. Un
vecteur dynamique initie les mutations, en spirale active, suivies
d'un cercle de stabilité, suivi par une entropie dégénérative
puis d'une nouvelle mutation. (Cf Communication VII.) Et
l'évolution progresse mais sans modification essentielle dans
l'étagement des biotypes
XII
- 1 - B - Pression sélective du milieu (le
lien de la nécessité)
Tout
rayonnement influence directement ou bien indirectement par des
effets parasitaires, aléatoires, plus ou moins éloignés,
l'organisation génique et chromosomique et déclenche des relations
structurelles et fonctionnelles spécifiques de tous les éléments
atteints par le balayage. Les tensions constantes, alternatives ou
cycliques déterminent ainsi des chaînes de corrélations
fonctionnelles au niveau de l'ensemble des éléments constituant la
biosphère.
L'énergie
de rayonnement pour que s'organise une mutation dépend
particulièrement de la durée de vie d'une espèce et de sa
complexion. Pour une espèce à brève durée de vie, à cycle de
reproduction bref, la pression sélective est et doit être cent à
mille fois plus forte que pour une espèce à longue durée de vie,
hautement organisée, adaptée et relativement peu nombreuse. Les
effets sont différents, funestes pour les uns, bénéfiques et
stimulants pour d'autres espèces.
1)- Les co-adaptations
fonctionnelles (synchrones)
L'adaptation
est l'autorégulation et l'ajustement de l'activité bio-énergétique
métabolique en vue de sauvegarder l'équilibre physiologique et de
garder un statu quo dynamique en accord avec le milieu ambiant. Cet
ajustement affecte les structures et les distances intramoléculaires,
et détermine l'architecture cellulaire fonctionnellement la mieux
adaptée aux exigences du milieu.
L'instinct
de conservation, générant les fonctions d'adaptation, n'a pas le
droit de se tromper. Sinon la désagrégation létale termine la
carrière de l'organisme qui n'a pas su ou pu s'adapter.
Les
modifications autorégulatrices, réactions-réponses adaptatives,
sont modelées suivant les organismes atteints et suivant les aires
de balayage et les circonstances bio-sphériques. Les réponses
réactionnelles différentielles aux exigences de survie induisent
une extrême diversité d'adaptations aux différentes situations et,
par conséquent, une multiplicité des formes de transition. (Car, en
absolu, toute morphologie est transitoire. Rien n'est fixé
définitivement.)
Suivant
les déterminants écologiques biogéographiques et suivant les
espèces, les co-adaptations sont synchrones. L'adaptation de chaque
biotype est :
1/-
soit passagère et portant des effets secondaires, comme
l’auto-adaptation externe de la peau (callosités, pigmentation,
pilosité, développement des muscles...), ou bien interne comme
l'action des anticorps et l'immunité acquise contre les récidives;
2/-
soit spécifique et concernant tout le mode de vie d'une même
espèce et des espèces qui lui sont directement ou indirectement
reliées. Adaptation spécifique au milieu géographique (à la
nourriture, à l'habitat, au climat), facilitant les fonctions
quotidiennes et l'adaptation à la chaîne alimentaire par la
régulation des naissances (protection de l'espèce), et par
l'organisation des moyens de défenses et de dispositifs appropriés
contre les attaques des prédateurs (dont le mimétisme).
Les
accommodats génétiques définitifs aux différents taux de pression
sélective sont transmis héréditairement. Les accommodats non
génétiques et transitoires ne le sont pas.
En
cas d'inadaptation partielle, c'est-à-dire en cas d'affinité
aléatoire, imprécise, entre l'organisme et les déclencheurs, il
résulte un brouillage qui détermine une déformation partielle,
momentanée, ou une déformation définitive qui est souvent
mutationnelle. En cas d'affinité nulle ou d'inadaptation totale, la
distorsion est létale. La fragilité des systèmes biologiques est
en fonction de leur complexité. C'est-à-dire que plus les systèmes
sont complexes, moins ils sont spécialisés et efficaces.
2) - L'ortho-sélectivité
naturelle
C'est
l'élimination de certaines structures organiques inadaptées en
fonction de la pression exercée par différents déterminants
endogènes et exogènes. L'ortho-sélectivité est orientée
chrono-spatialement dans la direction du mouvement évolutif de
l'ensemble du système dont la biosphère est partie intégrante.
Autrement dit, l'évolution de la biosphère terrestre est fonction
de la séquence évolutive de l'ensemble du système solaire...
L'ortho-sélectivité
prend deux formes : la sélectivité mutationnelle novatrice
(l'adaptation réussie), en fonction des changements brusques ou
continus des conditions exogènes; et la sélectivité
conservatrice, autorégulation des espèces pour la sauvegarde de
leur patrimoine génétique.
a)-
La sélectivité mutationnelle. Suivant les aires balayées
cycliquement ou aléatoirement par des agents mutagènes (radiations
ionisantes ou substances chimiques), les effets mutationnels seront
ponctuels, individuels ou bien collectifs.
Les
mutations ponctuelles sont dues particulièrement à des accidents
aléatoires, par radiations UV, désintégrations radioactives du P
32, etc. qui altèrent les structures géniques, les échanges et les
recombinaisons biochimiques...
Les
mutations collectives adviennent en fonction des corrélations
cycliques. Les points de virage mutationnels sont simultanés pour
différentes espèces interdépendantes. Cependant le succès des
mutations dépend des différences d'aptitude à muter. Ainsi par
exemple, trouve-t-on, malgré tous les bouleversements du globe
terrestre, des équinodermes (oursins, étoiles de mer) qui ne se
sont pas modifiés depuis plus de 100 millions d'années, des
écureuils depuis 40 millions d'années, des taupes, des hérissons
insectivores depuis 20 millions d'années et des éléphants depuis
un million d'années. Tandis que d'autres espèces mutent par
nécessité, d'autres, par leur parfaite adaptation aux exigences
variables du milieu, restent stables.
Sous
l'effet de la mutation s'accomplit une modification de la
constitution génétique d'une espèce donnée, c'est-à-dire une
modification chromosomique dans la structure génique, qui s'exprime
par des modifications factorielles somatiques phénotypiques.
La
sélectivité ou l’auto-sélectivité par adaptation est une
instrumentation biologique qui éprouve la valeur de survie d'une
espèce donnée. Les plus adaptés survivent ainsi nécessairement au
détriment des moins adaptés.
Et
le gagnant n'est pas celui qui seulement survit mais essentiellement
celui qui a le plus de descendance pouvant survivre aux pressions de
sélection. Les mieux adaptés survivent, surmontent les obstacles et
transmettent leurs caractères adaptatifs. Toute déficience
in-adaptative entraîne une élimination progressive inexorable. La
mortalité des moins aptes est une constante des lois naturelles.
b)
- La sélectivité conservatrice. Au sein d'une même espèce,
c'est l'individu le plus sain (le plus rapide) qui est appelé à
courir le plus de femelles afin d'améliorer la race par une
descendance vigoureuse. Les plus chétifs et les malformés sont
irrévocablement écartés. Les individus de force équivalente
peuvent entrer en compétition afin de prouver leur valeur. Les plus
faibles sont appelés à disparaître par non-adaptation et non
résistance aux parasites. La nature est a-morale. Cette sélection
élitaire exercée par l'élimination des inadaptés par isolement
sexuel garantit la sauvegarde du patrimoine génétique et évite
toute dérive génique d'une espèce donnée.
La
pression démographique joue également un rôle très important dans
le tri des éléments de la population les plus aptes à soutenir les
efforts sociaux... Cette sélectivité autorégulatrice se détermine
en fonction de la densité de population, du temps, de l'espace
disponible et du rapport quantitatif des sexes.
c)-
Les effets constructifs. Toutes les modifications mutationnelles
collectives sont radicalement ordonnées. Ce fait est dû
principalement à leur caractère global et irréductible. Les
changements écologiques impliquent des modifications de besoins,
d'actions, d'habitudes et, corrélativement, des formes
morphologiques utilitaires adaptées. L'hérédité se chargera de
conserver les caractères acquis et de préciser les changements
intervenus. Ainsi chaque nouveau-né est-il un mutant, soulignant
l'apparition du plus apte. Les caractères mutants sont patents ou
bien imperceptibles. Ils portent sur un ou plusieurs caractères. Ils
sont ou bien progressifs (avec la transformation adaptative d'un
organe - et non la création d'un organe nouveau) ou bien régressifs
(avec la disparition d'organes devenus inutiles). L'évolution
s'effectuant par bonds successifs, les formes transitionnelles sont
imperceptibles.
Une
structure génique donnée est capable de répondre à une quantité
donnée d'adaptations, suivant les potentialités de l'espèce
considérée et suivant les variants du milieu chrono-spatial.
Dépassés les seuils, les arrangements géniques se disloquent. La
mutabilité donc va s'exprimer par une résistance accrue.
Triés
par les sélections, les mutants dominants s'imposent tandis que les
mutants récessifs, défavorables à eux-mêmes et à l'espèce (par
dérive génétique ou typage aberrant), ne tardent pas à
disparaître. Les lois naturelles sont rigoureusement impartiales.
XII
- 1 - C - Les complexes de coordination adaptative
L'abeille
et la fleur, l'homme et sa nourriture se créent mutuellement au sein
d'une même et unique biosphère. Leurs relations réciproques
impliquent l'interdépendance absolue de tous les organismes
constituant cette biosphère. Le témoignage des faits est patent.
1)- Complémentarité
adaptative entre fonctions et structures
a)-
Adaptations morpho-physiologiques et éthologiques.
Les relations
réciproques entre les fonctions et les structures vont induire des
adaptations morpho-physiologiques et éthologiques complémentaires
liées soit à l'exploitation de milieux nutritionnels déterminés,
soit aux interrelations mutuelles entre individus de même espèce.
Ainsi,
dans ce dernier cas, les configurations fonctionnelles
s'adaptent-elles de manière complémentaire. Soit un seul état
conformationnel pour une fonction déterminée (un œil, un sexe),
soit plusieurs états conformationnels pour diverses fonctions (main,
pied). A chaque déterminant bioénergétique, s'adapte une
conformation rigoureusement adaptée : l'œil pour le rayonnement du
spectre visible, l'oreille pour la voix et l'organe sexuel mâle à
la mesure de l'organe génital femelle, tous organes co-adaptatifs
qui s'imbriquent parfaitement et qui vont conserver entre eux les
mêmes relations. Le bec d'un oiseau se modifie et s'adapte aux
conditions de recherche de la nourriture. Le mimétisme, dans ses
différents types de camouflage, fait épouser à l'insecte les
formes et les couleurs du milieu...
Comme
les cellules qui se comportent différemment en fonction du milieu
environnant, c'est-à-dire que leur comportement varie avec la nature
physicochimique du support, les vivants organiques modifient leur
comportement et leur structure en fonction de leur environnement.
Par
exemple, les poissons et cétacés prennent les formes dynamiques
exigées par le milieu marin, les oiseaux adaptent leurs ailes à
l'aérodynamisme du vol, les mammifères souterrains une morphologie
en forme d'obus. Les animaux vivants dans les déserts sont épineux
et dans les régions polaires se couvrent de fourrures blanches...
Les animaux des régions froides se défendent contre le froid par un
afflux accéléré de sang vers les parties exposées (les pattes) ce
qui fait que la température dans ces tissus ne descend jamais
au-delà de -10°C, seuil à la limite duquel les tissus gèlent.
Des
fleurs du genre Penstemon,
normalement fertilisées par les colibris, adaptent leur morphologie
en tube afin que la tête des colibris exclusivement pénètre
facilement pour atteindre le nectar et déposer le pollen sur le
pistil.
Les
oiseaux
habitant le sous-bois de la forêt équatoriale émettent, pour leur
communication, des chants graves et simples (différents des chants
des oiseaux de la savane ou d'autres milieux ouverts) et qui
pénètrent la végétation dense du sous-bois mieux que les chants
aigus, très rapidement victimes de l'absorption par le feuillage. La
fréquence de ces chants se situe aux alentours de 1500 Hz, dont la
longueur d'onde de 20 cm correspond sensiblement à la taille des
feuilles du sous-bois équatorial...
Des
insectes s'adaptent en quelques mois aux insecticides artificiels qui
n'ont jamais existé dans la biosphère.
Des
espèces d'origine totalement différentes peuvent, ainsi, avoir des
caractères communs qui proviennent de l'adaptation à un même
milieu (écologique); à un même mode de vie (éthologique).
b)-
La finalité adaptative.
La précision du geste est une qualité
innée. Il s'agit d'un invariant des fonctions d'alimentation et de
reproduction. Ne sont variables que les phases préalables ou
subséquentes d'une fonction invariante. L'ensemble de ces phases
séquentielles secondaires forment des éléments culturels.
Sans
toile parfaite, comment y aurait-il eu une araignée ? Sans ce piège
soyeux, comment aurait-elle pu survivre ? Sans cette capacité
inhérente de produire la soie, de déployer une construction
mécanique élastique qui répond à une multitude de besoins, une
toile dont la structure nécessite une grande ingéniosité et une
haute intelligence artisanale, comment une araignée tisseuse
aurait-elle pu survivre? Toute erreur dans la programmation
constructionnelle, toute phase intermédiaire, aurait été, par
conséquent, fatale. L'évolution par essais et erreurs entraînerait
fatalement la mort. C'est que l'adaptation des structures aux
fonctions est immédiate. C'est tout immédiatement ou rien.
Autrement dit, la capacité de tissage est innée, afin de répondre
à un besoin spécifique préétabli. Le dessein, le plan, sont
préalables. Une structure ne se développe qu'en vue d'une fonction
définie. Seuls les paramètres secondaires d'endurance et de
performance se développeront suivant les impératifs de nourrissage.
Ainsi
donc, un biotype est-il organisé et équipé pour certains travaux
définis assurant son nourrissage et sa conservation. Une fonction
prédétermine une structure, un organe. Toute espèce, à base des
lignées phylétiques, se trouve douée de structures organiques
définies en fonction de leur finalité. Ces espèces ayant donc déjà
tous les organes nécessaires à leur existence, vont se satisfaire
de leurs structures morphologiques et continuer à se répliquer
identiques à elles-mêmes. C'est particulièrement le fait des
micro-organismes. Pourquoi changer s'il n'y a pas un besoin urgent de
changer, de s'adapter morphologiquement à un nouveau milieu,
notamment au moment de la colonisation de territoires nourritiels
différents ?
Les
espèces plus complexes, après une période de croissance,
d'assurance, de stabilité et d'amélioration, vont suivre la voie
entropique de la distribution uniforme, de la désorganisation
progressive, de la dégradation de l'ordre naturel. L'entropie mesure
le désordre final, la structure dissipative. L'entropie maximale est
létale. Cette voie dévolutive annonce une mutation. La tendance
générale des espèces complexes va donc dans le sens de la
dégénérescence, la détérioration progressive de ce qui existe
déjà, tout en développant les possibilités d'un renouveau plus
adapté.
Toute
mutation est franchissement de seuils. A partir de la voie
entropique, se dégage, en fonction des nécessités du milieu, des
voies mutationnelles qui, à partir des gênes, créent des variétés
et des races améliorées ou différentes. A partir d'une même
racine, se développent un nombre de variétés biotypiques sans
cesse accru, dont les caractéristiques se transmettront par
hérédité, en cas de mutation réussie. Car seules les mutations
réussies peuvent assurer la transmissibilité, les autres étant,
par leur stérilité même ou par les malformations qu'elles
provoquent, un handicap à la reproduction.
Les
besoins, les habitudes et les nécessités adaptatives vont, par
suite, amener le renforcement d'une structure spécifique - sa
conformation - puis, en cas de non-utilisation après entropie, son
affaiblissement et sa disparition. En effet, les organes croissent et
s'affermissent par leur usage fréquent. Tout organe employé et
exercé fréquemment augmente ses facultés au lieu de s'user. Le
non-emploi entropique, au contraire, l'atrophie. L'hypertrophie est
l'élimination d'un organe devenu inutile. Les organes vestigiels le
prouvent. L'hypertélie est une malformation. C'est le développement
démesuré d'un organe au-delà des limites de l'utile. Mais il n'y a
pas, dans un organisme, d'organes superflus, sans buts
fonctionnels...
2)- La biosphère (le domaine
d'existence) et les chaînes alimentaires
La
biosphère est le mince voile qui renferme la vie organique. Elle va
de quelques centaines de mètres de fonds sous-marins, à quelques
3000 mètres des massifs montagneux. Elle groupe différents biomes,
zones climatiques typiques, possédant chacune ses espèces propres
de biotypes.
Les
différents types de rapports associatifs par inter-relations et
inter-attractions mutuelles vont favoriser le groupage de différents
biotypes compatibles entre eux. Ces biotypes vont se regrouper sur
des aires déterminées (les biomes), facilitant les impératifs de
nourrissage. Les complexes de co-adaptation fonctionnelle
s'installent alors dans un stade d'équilibre, formant les éléments
de la chaîne alimentaire. La maintenance des cycles est soutenue par
l'effet de mémoire. Les courants d'échanges, d'absorption,
d'adsorption et de désorption et la nature des énergies de liaison
sont ainsi enregistrés et transmis héréditairement, par voie
génique qui conserve l'empreinte de toute relation bioénergétique.
Les
caractères coopératifs adaptatifs définissent un ordre à courte
et à longue distance, impliquant des espaces topologiques
différentiels. Les habitats, espaces limités au sein d'un biome où
vivent des communautés biotypiques végétales et animales, et les
niches écologiques, endroits d'élection au sein de l'habitat et
leur dispersion variable, sont liés à la spécialisation des
espèces, liée elle-même à la chaîne alimentaire du lieu et à
ses implications complexes. Autrement dit, sans herbe, pas
d'herbivores et sans herbivores pas de carnivores...
Les
végétaux sont les premiers maillons des faisceaux de chaînes
alimentaires. Celles-ci gardent, entre elles, un équilibre naturel
constant, en fonction de la température, de l'humidité, de
l'éclairement, de la nature du sol, etc. Tout est transformations
bioénergétiques spécifiques. Et ce, suivant un dessein utilitaire
marqué principalement par la symbiose, ou la coopération entre
espèces différentes qui se prêtent un mutuel appui (non gratuit).
Les
plantes à fleurs et les abeilles ne s'expliquent pas les unes sans
les autres. C'est que les adaptations évolutives sont
interdépendantes. A chaque étape, une adaptation nouvelle,
complète, parfaite, s'organise, allant d'une complexité à une
simplicité relative dans les interrelations, d'une
polyfonctionnalité à une spécification plus précise, dès que la
sûreté des choix nourritiels est définitivement prouvée. Ainsi,
chaque espèce, végétale ou animale, met-elle au point
progressivement un système de plus en plus efficace, en vue de mieux
attirer le complémentaire nourritiel, fécondant, et en parfait
accord avec ses réactions. Car ce complémentaire va développer, de
son côté, son système de repérage... Les fleurs ne se seraient
pas développées, d'abord s'il n'y avait pas d'abeilles, puis si les
deux ne s'entre-nourrissaient pas. On n'évolue pas sans besoins à
satisfaire.
Le
commensalisme est une forme légèrement dégradée de la symbiose.
Les commensaux tirent profit l'un de l'autre sans dommages pour l'un
ou pour l'autre. Quant au parasitisme, il est une forme dégradée du
commensalisme. Les parasites vivent aux dépens des autres espèces
plus grandes qu'eux, comme les virus, et leur nuisent. Chaque espèce
étant la proie de parasites spécifiques.
Comme
le plus grand nourrit les plus petits, les plus petits, à leur tour,
sont la proie des plus grands (prédateurs). C'est là seulement que
s'affirme l'adage : Toute espèce est une proie pour une autre.
Ailleurs, il est démenti.
L'indifférence
est le fait de l'incompatibilité entre espèces, ou bien de
l'évitement naturel dû à des heures d'activités distinctes, même
si ces espèces habitent un même habitat. Chauve-souris et
hirondelles ne se rencontrent pratiquement jamais bien qu'habitant
une même aire.
XII - 1 - D - Phylogenèse
Toutes
les formes biologiques sont unies par leurs constituants. Elles sont
toutes apparentées. C'est à partir d'une seule souche, d'un agrégat
cellulaire unique que découle une postérité diversifiée par
d'innombrables lignées ou séries évolutives.
Ces
lignées buissonnent en gerbe, donnant les multiples espèces
biotypiques à partir d'un embranchement principal (un clade
du grec klados, branche). Ce clade se divise en classes,
ordres, familles, genres et espèces. Les variations sont opérées à
partir d'un biotype archétypal.
Une
espèce est formée de groupes biotypiques affiliés stables, ayant
tous rigoureusement les mêmes caractères phénotypiques généraux,
et dont les membres sont liés par leur potentialité à se
reproduire entre eux. Autrement dit une espèce est un groupe
d'individus inter-féconds (de fait ou partiellement). Ces espèces
sont isolées génétiquement, à l'intérieur de barrières
reproductives spécifiques, des autres groupes semblables ou
différents. Elles groupent les biotypes dont les génotypes voisins
forment des phénotypes similaires du point de vue morphologique,
physiologique et éthologique. Il existe actuellement sur Terre près
de 1.200.000 espèces.
C'est
en fonction de l'adaptation de la structure au milieu ambiant, au
cadre métabolique, que s'expriment les possibilités multiples des
combinaisons sélectives, préférentielles et de leur devenir, ainsi
que les ségrégations chrono-spatiales et les voies de dérivation
et de diversification.
Les
ségrégations chrono-spatiales:
-
Les spéciations
biotypiques (ou création d'espèces nouvelles) impliquent des
incompatibilités génétiques, car l’inter-fécondité est le
principal critère de différenciation spécifique des groupes. Un
biotype donné ne s'hybride pas avec d'autres espèces pour des
raisons géniques, anatomiques, éthologiques et écologiques.
L'hétérogénéité biotypique empêche ainsi l'amixie (la réunion
sexuelle stérile).
-
Les ségrégations ou l'isolement phylogénétique d'individus
appartenant initialement à une même espèce, sont immédiates afin
de conserver le typage spécifique de chaque espèce. Cet isolement
phylogénétique se caractérise donc par des ségrégations
biogéographiques, génétiques et éthologiques.
-
L'isolement bio-géographique est soit accidentel, soit imposé par
diverses conditions atmosphériques. Dans les aires de distribution,
il y a peu d'espèces cosmopolites, chacune se limitant à un seul
habitat, à des zones de reproduction définies et à des zones de
séjour occasionnel : espaces vectoriels répondant à une fonction
adaptative précise des bénéficiaires des pressions sélectives.
-
L'isolement génétique. Des espèces apparentées, habitant une même
région mais ayant, par exemple, des périodes de rut différents,
perdent la possibilité de se croiser en raison de ce décalage entre
les stimuli ainsi que d'autres différences géniques, organiques ou
fonctionnelles affectant les individus, que s'installe un manque
d'appétit sexuel entre deux espèces voisines. Le non-contact fait
les uns hermétiques à la compréhension des autres. Les
hybridations inter-spécifiques ou liaisons entre apparentés sont
relativement rares.
-
L'isolement éthologique. Les différents modes de vie avec leurs
répercussions influencent, quoique dans une faible mesure, les
rapports entre espèces voisines.
-
L'isolement d'un individu au sein d'une même espèce, c'est-à-dire
la séparation d'un individu de ses congénères, est exigée,
pareillement, par des obstacles soit naturels bio-géographiques et
génétiques (rejet des mutants régressifs et des ratés
morphologiques), soit d'ordre éthologique. Les conséquences de cet
isolement s'expriment par des troubles irréversibles dans le
comportement sexuel, parental, social. Toute anormalité relevée
dans les relations avec les congénères et dans l'accomplissement
des fonctions spécifiques, exige un rejet pour la préservation de
l'homogénéité groupale.
Les
croisements entre races différentes mais provenant d'une même
famille, donnent des résultats plus vigoureux qu'entre races
parentales. Ce phénomène de vigueur hybride (l'hétérosis) est
utilisé en agriculture et en élevage par exemple pour
l'amélioration des races laitières... Les greffes sur végétaux
ont amélioré les fruits, les céréales, les plants de vigne, etc.
comme les greffes en sylviculture. Les hybrides résistent mieux aux
modifications climatiques ou écologiques comme à leurs parasites
spécifiques.
Enfin
signalons qu'on ne rétrograde pas d'une espèce à l'autre.
XII - 1 - E - Seuils ou
gradients critiques des domaines d'existence
1)-
Les exigences du milieu
Tout
biotype est soumis à certaines exigences du milieu (dans ses
rythmes, cycles et modes de comportement) et aux lois de son espèce
- qui ne sont qu'une expression des exigences du milieu.
Chaque
biotype archétypal est « piégé » dans un écosystème
déterminé, sa biosphère matricielle. Autrement dit, chaque biotype
s'organise suivant l'action des énergies géo-planétaires induites
et des énergies inductrices (champs solaires). Mais un vaste
polymorphisme lui permettra de répondre à de multiples situations
écologiques, exclusivement entre les seuils minima et maxima - zones
proximales qui déterminent donc les degrés de liberté.
Toute
transgression de ces seuils, à un moment donné de l'évolution
d'une espèce donnée, est létale, c'est-à-dire qu'elle bloque les
fonctions normales d'échange. Quelques exemples situeront notre
propos :
La
température minimale pour les organismes vivants se situe vers
-271°C (température de l'Hélium liquide) pour les spores de
bactéries qui y survivent. Les vers ronds nématodes (semi
desséchés) survivent à -240°C. La faune et la flore marine et
terrestre survivent généralement entre 0 et -1,8°C.
La
température maximale permettant une dynamie complète de vie, est
celle des sources chaudes et des geysers à +92°C où peuvent
survivre des bactéries et des algues. Pour la majorité des animaux,
la température limite de la vie est déterminée par la coagulation
de l'albumine (le blanc d'œuf) à +75°C.
Les
seuils thermiques qui suspendent la croissance sont - 6°C pour le
blé, 10°C pour la vigne, 24°C pour les bananiers, -7°C pour les
orangers, -13°C pour les oliviers, -30°C pour les pommiers, -40°C
pour les sapins et -50°C pour les bouleaux et les hêtres, très
résistants au gel.
Certaines
levures peuvent résister à des pressions de l'ordre de 8000
atmosphères.
Des
bactéries et moisissures peuvent survivre à 33000 mètres
d'altitude, des plantes à fleurs à 6200 m, des pucerons à 8200 m,
le condor à 7000 m pour une pression de 225 mm de Mercure. Les
animaux à sang chaud supportent mieux une atmosphère raréfiée que
les mammifères.
Ainsi,
dans les conditions présentes de la biosphère terrestre, les seuils
de température pour les organismes vivants se situent-ils entre T=
-273 °C et T= +170°C, à une pression de 0 à 8000 atmosphères.
Les semences des plantes vitales survivent entre -19°C et +120°C, à
0,5 à 550 atm.; les insectes entre -80°C et -50°C, à 0,4 à 520
atm.; les mammifères entre -60°C et +50°C, à 0,5 à 3 atm. La
tortue, elle, peut s'adapter aux atmosphères les plus variées, de 0
à 100% d'Oxygène, à basse ou haute pression, dans le froid et sous
les rayons UV. Il lui est possible de survivre plus de trois mois au
dixième de la pression normale, soit à une altitude de 17000 m dans
une atmosphère ne contenant que 2% d'Oxygène.
L'exploration
des abysses par les nautiles de l'Ifremer a permis de découvrir une
faune extraordinaire vivant à plus de 2500m de profondeur en
particulier une éponge carnivore à -7000 mètres.
En
dépit des variations du milieu extérieur, la température du milieu
intérieur des organismes reste constante, entre 35°C et 44°C pour
les vertébrés supérieurs.
2)-
La complexité organisationnelle des organismes
D'autre
part, il existe un seuil pour la complexité organisationnelle des
organismes, en fonction de l'environnement énergétique. A un
certain seuil, la complexité, comme dans l'atome, génère
l'auto-désintégration.
Chaque
élément est soumis à la répulsion de ses voisins par télé-action.
Lorsqu'un certain nombre seuil d'éléments en présence est dépassé,
les forces de répulsion (gravitationnelles de longue portée, bien
que 1039 fois plus faibles que les autres forces)
vainquent les forces de cohésion. Cela est aussi vrai pour les
groupements sociaux des biotypes que pour les groupements
nucléoniques. Dans le cas atomique, le noyau, devenu instable par
suite du nombre anarchique de sa population, se désintègre par
fission en des ensembles plus adaptés et où les forces de cohésion
reprennent le dessus.
3)-
Les impacts cénesthésiques
Les
organismes s'adaptent aux conditions précises de leur environnement.
Toute modification de certains paramètres déterminants entraînera
une adaptation correspondante de l'organisme. Ainsi le manque
d'Oxygène, chez de nombreux végétaux et animaux, accroît leur
résistance au froid. Dans l'espace, en état d'apesanteur, les
battements du cœur ralentissent, le besoin de nourriture décroît,
le taux du métabolisme décroît, avec une déperdition
proportionnelle de globules rouges, variable selon les individus...
4)-
Courants de terre et courants
thermohalins
La
Géophysique et la Géologie marine nous montrent que la Terre est
parcourue par différents courants énergétiques variables et ce,
particulièrement, suivant la direction des méridiens, les courants
marins, la distribution volcanique et les minerais du sous-sol ou le
taux d'infiltration des eaux et la formation de nappes phréatiques.
Là où le courant est le plus intense et où se manifestent les
sous-sols les plus riches en minerais ou en eaux, les biotypes
jouissent de qualités particulières dans leur niche écologique.
Les civilisations humaines, par exemple, dont le sol est ainsi activé
cycliquement, atteignent leur apogée en augmentant leur consommation
énergétique et leur potentiel créatif...
XII - 1 - F - Cycles
d'alimentation dans l'écosystème terrestre
Tout
pulse dans l'univers. L'atome, la molécule, la cellule, etc. Ces
pulsations règlent la circulation des énergies selon différents
procédés d'échange respiratoires dont la photosynthèse
chlorophyllienne et la phosphorylation.
Par les mouvements spasmodiques adaptatifs, les mécanismes
respiratoires convertissent les énergies reçues supra-luminales,
photonique et infra-luminales électro-magnétiques en énergies
chimiques, synthèses diverses, et énergies cinétiques, travail
mécanique, électrique, osmotique, assurant ainsi la nutrition et
l'élimination des déchets. Ces mécanismes viennent-ils à être
bloqués, la cellule meurt par asphyxie.
Dans
l'écosystème terrestre, les phénomènes respiratoires, la
photosynthèse et la respiration proprement dite, sont
complémentaires. La respiration, inverse du processus de
photosynthèse, transforme le glucose et l'Oxygène en eau, en CO2
avec de l'énergie, suivant la formule:
C6H12O6
+ 6O2 ⇒ 6CO2
+ 6H2O + Energie
Glucose Oxygène Gaz Carbonique Eau
Ces
complexes réactionnels avec tous les mécanismes de transfert
conséquents, s'effectuent, au niveau cellulaire, dans les
mitochondries. Dans la matrice mitochondriale, s'organise le cycle
respiratoire par la dégradation du glucose et la formation de 36
molécules d'ATP par molécule de glucose dégradée. L'adénosine
triphosphate ATP est formée de l'enchaînement de l'adénine, du
ribose et de trois groupements phosphoriques. Ce combustible est très
riche en énergie (11000 calories) et facile à transporter là où
il faut dans un organisme.
Conséquence
de ces réactions, la régulation du débit d'électrons se fait
selon les besoins et l'activité déployée par l'organisme.
Normalement le débit d'électrons est de 3 à 30 e par seconde dans
une chaîne de transfert donnée, sachant qu'il y a 15000 chaînes
dans une mitochondrie, qu'il y a 5000 à 50000 mitochondries dans une
cellule et qu'il y a des milliards de cellules dans le corps...
L'atmosphère
terrestre est actuellement composée de 20% d'O et de 0,03% de C02.
L'Oxygène protège des rayonnements du Soleil non nécessaires à la
biosphère terrestre par la formation d'un voile d'ozone (molécule
formée de 3 atomes d'Oxygène) qui arrête pratiquement toutes les
radiations de longueurs d'onde inférieures à 3000 Å.
Ci-contre
le schéma de la circulation de l'énergie qui relie toutes les
espèces biotypiques composant l'écosystème terrestre. (Figure 181)
XII - 2 - BASES COMPORTEMENTALES
DU VIVANT ORGANIQUE
XII - 2 - A - L'orientation
préférentielle
Entre
plusieurs solutions, le vivant organique (ou organismique ) choisit
les solutions optimales, les plus efficaces en fonction du moindre
effort ou plutôt de l'effort le plus économique. Il choisit. En
effet, le vivant organismique choisit au sein de limites écologiques
très précises qu'il ne saurait dépasser, les voies nourritielles
les meilleures qui lui assureront le plein épanouissement de ses
caractéristiques. Autrement dit, il est doué d'une certaine
liberté. Il possède, à cet effet, les facultés de prévoir, de
comprendre et d'inventer. Toutes les expressions génotypiques sont
orientées vers l'optimisation des biotypes par une meilleure
coordination des réactions et des fonctions métaboliques. Cette
optimisation est gouvernée par l'instinct d'évitement de la douleur
du désaccord, et la recherche du plaisir de la sécurité, de
l'accord, de l'harmonie et de la satisfaction de ses besoins en
énergies nourritielles.
1)- La prévoyance
Le
vivant organismique s'enrichit sans cesse des résultats de ses
propres expériences dans lesquelles s'affirment ou se démentent
certaines affinités potentielles. Cette faculté est très
importante. Car toute imprécision des fonctions entraîne fatalement
une dégénérescence létale. Cette faculté est transmise
héréditairement. Mais l'innéité génétique pré-adaptée aux
exigences du milieu, s'augmente sans cesse des acquisitions de
l'apprentissage. La trame des différents chants spécifiques des
oiseaux est innée. Les enjolivures, les vocalises, sont acquises.
Les oisillons apprennent leurs chants de leurs parents.
2)- La compréhension
Le
vivant organismique (comme tout élément) saisit les relations de
coïncidence ou de succession spatio-temporelle, tous les paramètres
variationnels du milieu. La reconnaissance des structures
(l'appréhension spatiale) et des rapports entre les éléments du
champ perçu, non pas indépendamment et isolés, mais par rapport à
l'ensemble acquis, implique une intelligence et, même, une certaine
aptitude au calcul numérique... Ces éléments, quoique transmis
héréditairement, c'est-à-dire innés dans leur potentialité,
s'acquièrent et se précisent par un apprentissage permanent. En
effet, les critères de reconnaissance sont de mieux en mieux adaptés
avec l'âge.
a)-
L'apprentissage adaptatif. L'apprentissage est l'acte
comportemental d'adaptation réactionnelle acquise et opérante qui
complète le comportement inné et affine les aptitudes géniques.
L'équipement acquis (culturel) réalise au plus haut point
l'équipement inné, héréditaire. L'apprentissage se fait
progressivement par essais et erreurs, guidés par une sensibilité
différentielle de plus en plus efficace. Les réactions d'évitement
(et d'esquive) et d'habituation se précisent, comme éliminer les
actes à conséquences pénibles, adopter et répéter les actes à
conséquence agréable. Les performances dépendent des stimuli et
des satisfactions. C'est le groupe social comme institution
socio-culturelle d'apprentissage qui oriente l'adaptation
comportementale en fonction de ses intérêts.
b)-
La mémoire. Cette faculté conserve, enregistrés, les stimuli
événementiels (leurs images) et les réponses, toutes les
instructions innées ou acquises les plus efficaces. Toute trace
mnésique consolide l'apprentissage. Ses effets sont à court ou à
long terme. L'amnésie ou l'oubli sont des inhibitions et non pas un
effacement. La vitesse de remémoration dépend du caractère du
stimulus et de l'urgence de la réponse.
c)-
L'attention. La fixation ou la rétention mnémonique est
fonction de l'attention, c'est-à-dire de la vigilance et de
l'intérêt porté à ce qui doit être mémorisé. Elle varie en
fonction des situations stimulantes, des stimuli déclencheurs
entraînant des réponses spécifiques, déterminées par les
aptitudes innées et par l'adaptation acquise. De la vigilance dépend
l'efficacité de la réponse. L'apprentissage est d'autant plus
déterminant que l'effort est intense. Tout endormissement de cette
faculté entraîne la dégénérescence et la létalité.
d)-
L'habituation. L'auto-adaptation de l'organisme en fonction des
exigences répétées du milieu entraîne des réponses similaires.
L'habituation est ainsi l'apprentissage de l'évitement ou de la
recherche des sources de plaisir, respectivement par répulsion ou
attraction. L'accoutumance favorisera ainsi une réponse déterminée
la plus efficace (car sa valeur a été prouvée) à une situation
donnée, à des influences précises comme les repères visuels ou
cénesthésiques...
3)- L'invention
Le
vivant organismique est doué de la faculté d'exploration,
d'investigation et d'invention qui l'oblige à des investigations
continuelles, particulièrement afin de trouver sa nourriture et à
assurer les sources de son plaisir et de sa sécurité.
a)-
L'apprentissage exploratoire. Les aptitudes comportementales
d'adaptation au milieu prouvent les tendances innées par
l'apprentissage exploratoire expérimental. Cette activité
exploratoire stimulée par la curiosité et l'intérêt immédiat ou
prospectif, et sans cesse renouvelée, ré-excitée, est
particulièrement développée chez les plus jeunes, chez les
femelles qui sont plus actives que les mâles, et chez les
handicapés. Le comportement explorateur est commun à tous les
biotypes.
b)-
Des percepts aux concepts. L'intelligence se prouve selon
l'adaptation de la réponse aux exigences des faits. L'invention est
le sommet de l'activité exploratoire. Elle consiste, par exemple
dans la découverte et le maniement d'un outillage d'appui tactique.
C'est l'invention qui déterminera, pour une large part, la vitesse
d'évolution ultérieure dans un milieu donné et avec un risque
limité. L'invention est la faculté d'abstraction. Le passage des
percepts aux concepts est ainsi assuré. C'est le propre de l'homme.
c)-
La compréhension « brusque » ( insight). Elle est la
saisie rapide de différentes relations, le déclic qui révèle les
rapports entre divers éléments perçus et qui décide de
l'organisation immédiate d'une réponse en fonction de la relation
trouvée. Ainsi s'acquiert et se renforce la prédétermination.
Ayant atteint un stade particulier satisfaisant de développement, en
accord avec les exigences du milieu, le vivant organique se
renouvelle, l'œuf fécondé générera un organisme défini, au
caractère singulier, résumant tous les acquis génétiques de ses
parents...
XII - 2 - B - La finalité
comportementale
L'œuvre
excite et dirige le comportement de l'ouvrier et l'ouvrier détermine
l'œuvre à accomplir. L'avenir porte le présent, l'actualise, le
canalise. Cette finalité comportementale constructive détermine les
motivations, les tropismes, bref toute la vie d'un biotype donné.
Observons le schéma suivant. (Figure 182)
L'ouvrier
fait l'œuvre qui le fait.
L'écrivain
écrit le livre qui l'écrit.
Chacun
s'accomplit dans son œuvre...
1)- Les motivations
Les
motivations sont les pulsions opérationnelles, portées par
l'instinct, qui se prouvent par l'intérêt spontané qu'un individu
présente pour un comportement particulier ou par la justification
d'une fonction biologique discriminatoire précise ou d'une tendance
motrice... Ces pulsions sont innées ou acquises. Elles sont
déclenchées par des stimuli correspondants. Elle ne sont freinées
que par les interdits propre à l'espèce, et pour l'homme, par les
interdits moraux, religieux ou sociaux.
a)-
Les motivations innées : Elles correspondent au comportement
stéréotype de celui qui n'a pas subi d'expériences préalables et
qui répond à un stimulus spécifique. Ces motivations couvrent le
domaine de l'instinct, c'est-à-dire du clavier des réponses
locomotrices héréditaires liées à des besoins spécifiques
d'alimentation, de reproduction et de protection, obligatoirement
déterminés par l'instinct de conservation.
Les
mécanismes de déclenchement sont innés. Ce qui explique la
prédétermination de réponse à un stimulus bien précis. Comme le
comportement rituélique de la parade sexuelle à fin d'acte sexuel
efficace. D'autre part, un individu ne répond à un stimulus donné
que lorsqu'il se trouve dans un état spécifique déterminé en
relation avec le stimulus.. Par exemple afin de répondre à une
stimulation d'ordre sexuel, l'individu doit présenter un certain
taux d'hormones sexuelles qui déclenchent, à maturation, le besoin,
cause de la stimulation. Ainsi une femelle en chaleur n'excite-t-elle
que le mâle adulte et non pas un jeune qui n'a pas atteint sa
maturité sexuelle.
b)-
Les motivations acquises : Elles sont le reflet du comportement a
preferendum, par choix des conditions
optimales d'action. Elles couvrent les domaines des comportements
variables individuels préférentiels, explorateurs (culturels) ou
ludiques, autour (préalables et subséquents) des schèmes
comportementaux innés.
2)- Les tropismes
(accommodements)
Le
comportement est déclenché et dirigé suivant certaines tendances
motrices (taxies) de base, suivant un intérêt physiologique majeur.
Et ce en fonction des diverses circonstances, de l'environnement, de
l'habitat, des rapports de force…
Les
principales réactions tropiques élémentaires sont les suivantes:
-
Les phototropismes répondent à l'excitation de la lumière (ou
héliotropisme);
-
Les géotropismes répondent à la différence de répulsion GM. Ce
sont les géo-réactions qui font progresser les plantes vers le
haut.
-
Les galvanotropismes répondent à l'excitation d'un courant
électrique et orientent les biotypes vers l'un des deux pôles.
-
Les chimio-tropismes répondent à toute excitation chimique,
particulièrement les signaux chimiques échangés entre les membres
d'une même espèce et provoquent à distance des réactions
spécifiques, comme la délimitation du territoire (le chien),
l'appel sexuel (les papillons) ou l'avertissement d'alarme (des
fourmis en difficultés...). Le mâle de diverses espèces de
papillons est attiré par l'odeur caractéristique émise par la
femelle sur des kilomètres de distance.
-
Les phono-tropismes répondent à l'excitation d'un message
acoustique différencié...
-
Les socio-tropismes répondent à des excitations socioculturelles
spécifiques qui déclenchent des comportements ritualisés
spécifiques...
-
Les cénesthésies tropiques sont orientées dans le sens qui
correspond au maximum d'adaptabilité. Au-delà de certains seuils,
les comportements taxinomiques, inhibant souvent d'autres réactions,
coordonnent les activités-réflexes endogènes, métaboliques et
exogènes. L'efficacité réflexe opérationnelle et exploratrice
dépend autant de l'équipement inné que de l'apprentissage
individuel ou des effets de groupe, de tout l'acquis qui accentue les
instincts.
Certaines
réactions, comme celles du papillon qui se brûle à la lumière,
sont apparemment inadaptatives et sans finalité. Elles répondent,
en fait, à une exigence déclenchée par un excitant précis mais
c'est le dépassement de certaines marges de sécurité dans la
réponse qui provoque l'accident.
Tout
réflexe, et particulièrement les réflexes conditionnels à des
stimuli conditionnels, se renforce par la pratique, sinon il
s'éteint. Les seuils différentiels de stimulation réactogènes et
de réponse dépendent de différents paramètres endogènes et
exogènes, individuels et collectifs, cycliques ou bien aléatoires...
Tout
nouveau-né est imprégné, « impressionné », par tous
les déterminants fixes ou en mouvements, par tous les rayonnements
biosphériques et leur combinatoire, par tous les paramètres du
premier moment de naissance ou d'éclosion (cf les expériences de
Konrad
Lorenz en Ethologie). Il enregistre toutes ces connexions
innombrables et ne verra désormais son devenir que par rapport à
cet angle particulier de perception irréversible. C'est que le
biotype conserve la mémoire de tous les paramètres enregistrés à
la seconde exacte de sa première respiration, en dehors du ventre
maternel ou de l'œuf protecteur. Les Saumons, par exemple retournent
toujours pondre au lieu exact de leur naissance...
L'influence
maternelle est certainement un des liens le plus important offrant
une source alimentaire et la sécurité (caresses, sons de voix,
battements du cœur...) dont les effets se démontreront dans la
sociabilité et l'affectivité de l'individu. L'empreinte à la
naissance, par son réseau d'influences bioénergétiques
déterminantes et de sollicitations renouvelées, est un acquis, un
apprentissage accéléré. Elle est irréversible dans la mesure où
elle est renforcée régulièrement.
4)- Quelques séquences
comportementales
a)-
La recherche du plaisir et de la sécurité. Elle
est exprimée par tous les réflexes affectifs d'exploration
et de recherche des sources de plaisir et de la sécurité
(nourriture, chaleur, partenaire sexuel…) et les réflexes
d'agrippement.
b)-
La peur et l'évitement (ainsi que l'esquive). Tous les réflexes
algiques, dont la néophobie, peur de la nouveauté rencontrée, sont
des réflexes d'auto-conservation, et de désir de non-séparation
des sources de plaisir et de sécurité, et enfin d'évitement des
frustrations et des sources de souffrance... Ils conduisent, s'ils ne
sont pas surmontés, aux névroses (stress) et à l'effondrement.
Ces
deux motivations comportementales basiques instinctuelles vont
déterminer les pulsions « culturelles », les besoins et
toutes les autres séquences comportementales dont:
c)-
La reproduction et la socialisation (Cf plus loin et la
Communication XIII)
d)-
La territorialité et l'agressivité. Chaque groupe ou individu
protège un territoire matriciel nourritiel bien délimité. Il le
défend âprement car c'est là qu'il retrouve le partenaire sexuel,
la nourriture pour lui et sa progéniture, la tranquillité pour
l'accouplement et l'élevage des petits. L'agressivité est
particulièrement liée au pressentiment de la frustration
(nourriture, gîte sécurisant, accès aux femelles...). C'est la
présence d'un facteur exogène (un intrus) qui déclenche
l'agressivité et le comportement de défense. Personne ne recherche
le combat pour lui-même.
En
cas d'invasion de son territoire, le comportement agressif à l'égard
de l'intrus commence par un déclenchement de mimiques
d'intimidations, de toutes formes d'hostilité, de menaces,
principalement pour évaluer les forces en présence. Si l'un des
protagonistes estime ses moyens plus faibles que ceux de l'autre, il
se soumet. Et le plus fort, vainqueur sans combat, n'attaque pas qui
se soumet. Lorsque les antagonistes sont des membres d'une seule
espèce, c'est le combat qui décidera du plus fort. Les antagonistes
ne s'entre-attaquent que lorsqu'ils sont tous deux prêts à la
lutte. Ces combats entre membres d'une même espèce sont rarement
mortels. Le vaincu cède le territoire au vainqueur.
La
valeur du comportement d'autodéfense réside donc dans la protection
de l'identité individuelle et la conservation de l'espèce par la
protection de la progéniture. Les nécessités de défense commune
déterminent la cohésion groupale et la socialisation. La fonction
paternative est groupale avant d'être individuelle (et familiale).
e)-
Les activités de déplacement. Elles trahissent un surplus
d'énergie qui, ne pouvant se décharger selon les voies
fonctionnelles normales, emprunte les voies accessoires de
débordement ludique… Elles sont acquises.
f)-
Le homing ou le retour au gîte matriciel suivant
divers procédés de guidage, par orientation, par exemple, suivant
le Soleil, la Lune, les étoiles (comme les fauvettes), les champs
GM, tous facteurs de prégnance, en fonction de leur coordination
avec la rotation de la Terre. Généralement, la composante
directionnelle dépend du Soleil. Les migrateurs s'orientent vers une
région qu'ils ne connaissent pas... C'est le cas, par exemple des
oisillons nés dans l'année qui accomplissent leur première
migration en automne.
Le
comportement inné est unitairement bio-fonctionnel. Il évolue comme
l'organisme, vers la réception d'une plus grande diversité de
stimuli et vers une efficacité réactionnelle croissante. Son
évolution est synchronisée au développement morphologique. Sa
valeur adaptative réside dans la facilitation sociale qu'il
détermine. Le comportement acquis est culturel c'est-à-dire lié à
des choix référentiels. Il couvre tous les préalables et les
conclusions des séquences comportementales innées. Le comportement
radicalement culturel est le fait du biotype humain.
Les
performances comportementales sont donc induites par une corrélation
de motivations basiques, la recherche du plaisir et de la sécurité
et l'évitement des sources de souffrance et de douleur. Cependant
les attitudes émotionnelles, les réactions, la vigueur sexuelle,
sont d'autant plus puissants que l'individu est sauvage et vit en
liberté, c'est-à-dire qu'il n'est pas atteint par les exigences et
les effets autorégulateurs du groupe, la socialisation.
XII - 2 - C - La socialisation
Les
communautés biologiques ouvertes sont les groupements homo-typiques
ou hétéro-typiques, réunissant à part des espèces différentes
comme des végétaux, des animaux, des hommes, ou bien les trois
ensembles qui coexistent sur une même aire. La composition de ces
communautés varie suivant les déterminants aléatoires, climat,
température, saisons, tout le champ chrono-spatial, mais tend
toujours vers un état d'équilibre entre tous les constituants. Les
effets y sont conjugués et réciproques. Une espèce vient-elle à
dominer, qu'elle conditionne tout le système, avec tous ses aléas.
Les
groupements homotypiques de même espèce sont des ordres (non des
hordes), des communautés organisant des relations de coopérativité
fonctionnelle. Tous les composants participent à l'œuvre commune.
Tous s'associent et coordonnent leurs efforts afin de réaliser un
but commun et de se répartir les profits. Le but commun est avant
tout d'assurer la sécurité puis l'exploitation et la défense
commune d'un territoire nourritiel.
La
socialisation se développe par la discrimination et son corollaire
l'intégration sociale ou bien le rejet. Les lignes frontières entre
deux communautés biologiques sont des zones d'inévitables tensions,
la cause principale étant l'accès à la nourriture.
L'évolution
de la structure des populations groupales dans le temps est
déterminée par les effets des divers comportements, en fonction des
diverses conditions chrono-spatiales d'existence.
L'effet
de groupe sur le développement des nouveaux-nés et de leur
maturation est très important. Et l'absence des stimulations
sociales cause un retard dans leur développement. Car, à la
naissance, le cerveau des mammifères supérieurs n'est pas
totalement achevé. Il le sera par l'acquis des expériences massives
individuelles et portées par « les institutions
socio-culturelles » groupales.
XII - 3 - LES REMANIEMENTS
CHROMOSOMIQUES
XII - 3 - A - Une histoire de
réplication projective
1 )- Les chromosomes
Un
chromosome est, comme on l'a déjà vu, un ensemble organisé de
parties qui se subdivise en une mosaïque de territoires spécialisés,
constellations groupales, gènes ou groupes d'expression génique
harmonisés dans un ordre spécifique. Les chromosomes sont présents
dans le noyau des cellules. Leur nombre est spécifique à chaque
espèce. Le caryotype est l'ensemble des chromosomes d'un individu.
On reconnaît les chromosomes individuellement au moment de la
mitose, lorsqu'ils se déroulent et s'apprêtent à se dupliquer en
deux chromosomes-fils et qu'ils ne se retiennent que par une
constriction constante, le centromère.
2)-
La topographie chromosomique
Les
chromosomes ne peuvent s'individualiser à notre regard qu'au cours
de la mitose, durant laquelle chacun se reproduit en double
exemplaire. C'est alors qu'on les reconnaît.
Au
moment de la mitose, les chromosomes forment comme des croix X, leurs
bras plus ou moins longs étant unis par le centromère. On les
reconnaît par leur taille et par le niveau de leur constriction
constante, le centromère, avant qu'ils ne se séparent pour se
répartir dans les cellules-filles résultant de la division. C'est
donc en fonction de ces critères, taille et position du centromère,
qu'on a pu, pour le caryotype humain, les numéroter de 1 à 22 et
les classer en 7 groupes de A à G.
Lorsque
le centromère est situé au croisement rigoureux des bras, les
chromosomes sont dits médiocentriques : (type A1, 3, F)
Lorsqu'il
est situé un peu plus haut ou un peu plus bas, on les dit
sub-médiocentriques.
Lorsqu'il
est plus près d'une extrémité que de l'autre, c'est-à-dire que
les bras courts sont réduits, on les dit télocentriques.
Lorsqu'il
est très distal (en position terminale), on les dit acrocentriques
ou métacentriques : (type D, G)
3)- La finalité chromosomique
Rappelons
le rôle du chromosome par le schéma suivant. (Figure 183)
Le
chromosome est une série de gènes. Un gène ou segment d'ADN est la
mémoire, le code spécifiant la structure de la protéine à
initier. L'ARN-m est le modèle spécifique pour la synthèse d'une
chaîne protéique particulière. La séquence des bases qui le
compose est responsable de l'enchaînement des aminoacides sur la
chaîne protéique polypeptidique.
Une
mutation chromosomique résulte d'un remaniement dans la structure
même du chromosome. Elle isole une espèce nouvelle. La mutation
génique résulte d'une variation de l'enchaînement des bases de
l'ADN. Ses effets qui retentissent au niveau moléculaire façonnent
une apparence phénotypique originale, le temps d'une mutation.
XII - 3 - B - Les remaniements
chromosomiques
Ce
sont les remaniements chromosomiques qui posent les barrières
reproductives qui isolent les espèces nouvelles. Elles consistent
-
en une délétion ou perte de fragments ;
-
en une fusion ou translocation, c'est-à-dire l'échange ou le
transfert d'un fragment de chromosome à un autre, formant une
topographie chromosomique nouvelle. Par exemple, elle peut se
produire entre 2 chromosomes acrocentriques appartenant à 2 paires
différentes :
-
ou bien en certaines inversions péricentriques.
Ces
remaniements sont le moteur de l'évolution. Ils interviennent sous
la pression exercée par les milieux exogène et endogène
coordonnés. Ils se situent aux époques de séparation des rameaux
phylogéniques. Les remaniements, dans une large part, sont des
« altérations » défavorables. Le génome n'étant pas
reproductible s'auto-élimine. Le déséquilibre chomosomique est
généralement létal. Cependant un seul remaniement réussit-il,
qu'il favorise une descendance. La spéciation efficace démarre. Les
hybrides sont généralement plus résistants et plus vigoureux que
les éléments de souche pure...
Les
porteurs du remaniement initient alors un modelage morphologique au
niveau des gènes. Tout gène mutant modifie la structure de la
protéine correspondante. En cas de refus de réponse et de blocage
enzymatique, la centrale génique est avertie par rétroaction
(feed-back), et la cellule, impuissante à y remédier, reste
stérile... Ainsi, les cas létaux ou sublétaux innombrables
s'auto-éliminent-ils. En cas de conversion réussie, d'acceptation
de la nouvelle structure par la rencontre d'une certaine affinité de
liaison intermoléculaire et de micro-remaniements multiples, la
cellule s'assure un devenir viable et fécond. C'est par cet avantage
sélectif que va s'organiser l'avancée des espèces de plus en plus
adaptées, vers une complexification sans cesse croissante.
Chaque
gène affectant plusieurs organes et provoquant des effets déterminés
sur le métabolisme, s'opèrent imperceptiblement ou manifestement
les mutations phénotypiques subséquentes. Ces mutations se font à
certains carrefours de l'évolution diversifiante, base de la
spéciation.
Les
deux gènes qui contrôlent l'expression phénotypique (celle d'un
caractère génétique au niveau de l'individu), sont portés par
chacun des chromosomes sexuels, portés l'un par l'ovule (X) et
l'autre par le spermatozoïde (X ou Y). Ces chromosomes ne
s'apparient pas comme les autres autosomes en un « crossing
over », enjambement ou brassage qui assure l'échange
de matériel génique. Ils se disposent bout à bout.
XII - 3 - C - Le caryotype du
biotype humain
Le
caryotype du biotype humain comporte 22 paires de chromosomes (soit
44 autosomes) et une paire de chromosomes sexuels (gonosomes) qui
sont identiques chez la femme (XX) et différents chez l'homme (X et
Y). Toutes les cellules somatiques renferment tous les gènes de
l'individu dont elles sont issues. Ci-après le tableau du caryotype
humain avec ses formules chromosomiques spécifiques. (Figure 184)
Les
espèces différentes entre elles le sont par le nombre, la
morphologie (le découpage) et la répartition de leurs chromosomes.
Elles se reproduisent et naissent les unes des autres comme les
ramifications d'un arbre. Elles dérivent les unes des autres par des
remaniements chromosomiques, et particulièrement par des fusions
centriques entre acrocentriques, réduisant ainsi, tout le long du
devenir du vivant organismique, le nombre total des chromosomes, et
le nombre de chaque groupe morphologique chromosomique. Ces fusions
sont les déterminants évolutionnaires fondamentaux.
Ainsi
par exemple en est-il des félidés. Le chat domestique, le puma, le
tigre, le lion et le guépard possèdent tous 38 chromosomes. Le
tigre et le lion ne diffèrent du chat domestique que par une
inversion péricentrique du chromosome 6. Le guépard également mais
aussi d'une inversion péricentrique d'un D. Le tigre et le lion sont
inter-féconds, ne présentant, au niveau du caryotype, aucune
différence sensible.
De
même, il existe une grande similarité entre les caryotypes de
l'homme et des trois primates hominiens. Comparés, leurs caryotypes
ne diffèrent que par quelques remaniements (intervenus à des dates
précises et accompagnés de restructurations de grande complexité).
Considérons
les différences entre le caryotype humain (46 chromosomes) et le
caryotype d'un chimpanzé (48 chromosomes), telles que récemment
relevées par des équipes de chercheurs. Les chromosomes A1 de
l'homme et du chimpanzé diffèrent entre eux par l'absence, chez le
chimpanzé, de la constriction secondaire subcentromérique présente
chez l'homme. Le chromosome A2 n'a pas d'homologue chez le chimpanzé.
Mais la présence de deux acrocentriques homologues respectivement
aux bras long et court du 2 humain, incite à penser que ces deux
acrocentriques ont du fusionner pour donner l'être humain.
L'hominisation est ce passage de 48 à 46 chromosomes par fusion
centrique. Les chromosomes 3, 7, 8, 10, 11, D, 16, F et G sont
homologues. Les 4 et 5 ont été remaniés par inversions
péricentriques. Le 9 a eu un remaniement complexe par inversion
péricentrique et une délétion très courte. Les 12,17 et 18 ont eu
une inversion péricentrique. Moins de 2% du matériel génétique
humain diffère de celui des grands singes.
Le
chromosome X est un chromosome exceptionnel. Il n'a pas varié au
cours de l'évolution des primates. Il compte 931 gènes au total.
Sur les 766 gènes connus et localisés sur ce chromosome et liés au
sexe, un grand nombre a été retrouvé sur le X des primates, du
gibbon, du cheval, du chien, des bovidés, du kangourou, du lièvre,
de la souris...
Le
chromosome Y varie de longueur d'une espèce à une autre et à
l'intérieur d'une espèce donnée. Par exemple l'Y est relativement
long chez les peuples sémites et chez les japonais. Sur les 104
gènes de l'Y, 76 sont connus et répertoriés à ce jour. Le
chromosome Y est transmis exclusivement de père en fils.
Ainsi
varient d'une espèce à l'autre et à l'intérieur même des
espèces, le nombre des groupes chromosomiques et leur découpage
morphologique, c'est-à-dire, principalement, la proportion
d'acrocentriques et de médiocentriques. Par exemple, le nombre des
grands acrocentriques diminue régulièrement de l'orang-outang (16)
au gorille (12) au chimpanzé (8) à l'homme (6). Le degré de
spécialisation et l'intelligence du comportement peuvent, par
conséquent, sexpliquer par le nombre et la proportion
d'acrocentriques et de médiocentriques. Plus une espèce compte de
chromosomes, plus ces chromosomes sont de petite taille et
acrocentriques. A l'inverse, moins une espèce en possède, plus les
chromosomes sont de grande taille et médiocentriques. Le passage
d'une espèce à l'autre est ainsi fait par fusion des
acrocentriques, qui a abouti à la formation de chromosomes
médiocentriques deux fois plus grands et deux fois moins nombreux.
L'acquisition
d'un plus grand nombre de médiocentriques, qui va donc de pair avec
la diminution du nombre de chromosomes, s'accompagne d'un
accroissement proportionnel de la stabilité du caryotype ainsi que
d'une diminution du polymorphisme génétique (c'est-à-dire que les
individus se ressemblent davantage). Plus une espèce compte de
chromosomes, plus les combinaisons génétiques sont facilitées et
les mutations nombreuses. Chez l'espèce à faible nombre
chromosomique, les combinaisons, étant relativement limitées, se
traduisent par une certaine uniformité de reproduction. Cette espèce
est piégée dans le milieu auquel elle s'est adaptée.
Les
espèces-mères, n'ayant que des acrocentriques, sont très stables,
résistent à toutes les pressions du milieu et répondent
favorablement à toute situation écologique. Ces espèces-mères,
relativement peu spécialisées et très adaptables, ont donné des
espèces plus complexes, plus spécialisées, aussi adaptées, mais
cependant, beaucoup plus fragiles et liées strictement à leur
milieu.
XII - 3 - E - Vers l'Homme
Les
lignes de spéciation, ouvertes, ont donné, à partir d'une
espèce-vecteur, un certain nombre de races de transitions viables
portant des variations géniques et morphologiques continues (48 >
47 > 46 chromosomes). Celles-ci s'affirmeront de plus en plus.
Cette différenciation entre divers types spécifiques va regrouper,
en des communautés panmixiques (formées d'un seul stock génique
homogène), les éléments possédant des caryotypes morphologies
très proches. Leurs échanges génétiques, par croisements
préférentiels (ou sélection sexuelle), vont soutenir la
différenciation. Le brassage contribue au triage. Toute hybridation
d'ailleurs renforce les particularités. Une ou deux générations
seulement ont du suffire pour déterminer l'hominisation.
L'hominien,
résultat d'un infime remaniement chromosomique viable, ne fut donc
pas un seul individu, mais tout un groupe. Et les effectifs de la
population ainsi distinguée vont progresser, présentant un avantage
adaptatif certain, malgré un nombre important d'échecs dû à des
hybridations stériles.
Ce
fait est vérifié par l'existence de sous-espèces cytogénétiques
possédant des caryotypes légèrement différents. C'est le cas, par
exemple au sein de l'espèce humaine, de familles possédant des
chromosomes marqueurs familiaux qui se différencient par
l'élongation de la constriction secondaire située sous le
centromère et à laquelle le groupe sanguin se trouve lié.
L'intensité des ressemblances et des dissemblances morphologiques
entre individus apparentés dépend des interactions géniques. C'est
le cas, également, de familles ou d'individus présentant certaines
anomalies chromosomiques caractérisées par un excès du nombre de
chromosomes, par exemple la présence de trois chromosomes d'une même
paire au lieu de deux, due à un remaniement de structure par perte
d'un segment (délétion) ou un échange de fragments entre pairs
différentes (translocation). C'est enfin le cas des races localisées
sur des aires géographiques différentes et dont les différences
morphologiques proviennent de certains arrangements chromosomiques
secondaires...
Altérations
et anomalies génétiques
Toute
altération du nombre de chromosomes d'une espèce donnée et
particulièrement des chromosomes sexuels, entraîne certaines
déficiences, voire des malformations. Pour l'homme, par exemple,
l'individu portant XXY est un type mâle potentiellement stérile. Il
évolue morphologiquement à la puberté vers une féminisation
physiologique partielle. Cette trisomie se caractérise par des
troubles d'apprentissage du langage ou de la lecture, une taille plus
développée, une faible pilosité, un manque de tonus musculaire.
(Syndrome
de Klinefelter)
L'individu
portant un triple X (trisomie X) est d'un type femelle
morphologiquement normal avec un seuil de sensibilité élevé. Les
femmes sont grandes de taille, avec des cycles menstruels pouvant
être irréguliers et souffrent de difficultés à l'apprentissage.
Leur développement sexuel est normal et elles sont capables de
concevoir des enfants sains. Les hommes sont potentiellement
infertiles. Ce syndrome triple X se déclenche lors de la méiose.
Les
effets des malformations sont plus importants chez les espèces les
plus complexes, dont l'homme est le couronnement, que chez les
espèces simples. Autrement dit, les espèces les plus complexes sont
d'autant plus vulnérables...
Quelques LIENS pour aller plus loin
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